CHAPELLIER Eugène, Joseph, Alexandre

Originaire de Nantes, fils de René, Jean Chapellier (1874-1930), employé de commerce en Loire-Atlantique puis rédacteur à la préfecture de La Roche-sur-Yon et d’Amélie Ricolleau (1876-1930), Eugène Chapellier devint employé à la Préfecture de Vendée (La Roche-sur-Yon) à partir de 1917. Recruté comme auxiliaire temporaire au service des retraités , il devint rédacteur en 1921. Il y fit toute sa carrière, interrompue par le service militaire de 1922 à 1924, et termina comme chef de bureau puis attaché de seconde classe en 1949.

Marié en 1925 à Julienne Poissonnet ( 1902-1984), modiste, le couple eut une fille, Yvette, née en 1926.

Eugène Chapellier intervint dans le mouvement syndical dès les années Trente mais il était alors confondu avec René Chapellier, son frère, préparateur en pharmacie. Eugène Chapellier semblait appartenir au bureau de l’UD-CGT de Vendée dès 1934 et avec certitude élu à la commission administrative (CA) lors du congrès départemental en 1937, secrétaire administratif dans le bureau alors dirigé par Louis Mounier*. Il le restera jusqu’à la guerre.

Il figurait aux côtés de René Belin à la conférence publique de l’UL-CGT de La Roche-sur-Yon le 27 février 1939. Devenu Chef de bureau (1ère division) à la Préfecture, il obtint la Croix de guerre en 1940 pour sa conduite au front. Démobilisé, il reprit son poste à la Préfecture.

Considéré comme résistant bien que membre du COSI, Comité ouvrier de secours immédiat, de La Roche-sur-Yon en 1943-1944, Eugène Chapellier était cité en seconde position sur la liste des 12 otages désignés par la Milice, pour être exécutés en représailles de l’assassinat de son chef local le 21 juillet 1944. Sur interventions, notamment du préfet, les otages furent épargnés.

A la reconstitution de l’UD-CGT de Vendée en 1944, Eugène Eugène Chapellier faisait toujours partie de la CA et du bureau, comme secrétaire administratif dans l’équipe de Noël CADOT* alors secrétaire général, de 1945 à 1947. Il fut élu administrateur de la Sécurité sociale en 1947, sur la liste CGT, actif au sein de l’UGFF-CGT dans les mouvements d’après guerre et notamment les grèves de fonctionnaires en 1947.

Principal artisan de la scission au sein de la CGT en Vendée, il présentait la motion de rupture le 18 janvier 1948 avec Albert Fétiveau* et René Plisson* et déposait les statuts de l’UD-CGT-Force Ouvrière comme secrétaire général en janvier 1948.

Au 1er congrès constitutif de FO le 3 juillet 1949 à La Roche-sur-Yon, Eugène Chapellier fut élu secrétaire général.

L’UD-FO représentait alors 30 syndicats, 2 UL : La Roche-sur-Yon et Fontenay-le-Comte, et 7918 timbres payés.

Toujours chef de bureau à la Préfecture, il fut élu administrateur à la Sécurité sociale aux élections de juin 1950 avec Raymond Landriau* pour FO.
Constamment réélu secrétaire général lors des sept congrès départementaux qui se succédèrent de 1949 à 1955, Eugène Chapellier regrettait la perte de syndicats et de syndiqués dans ce début des années cinquante. FO avait du mal à se positionner derrière la CFTC et la CGT. Les effectifs se stabilisaient ensuite, stimulés par la participation active de FO aux grèves de l’été 1953 (postiers, cheminots et fonctionnaires).

Le bureau était modifié en 1955. Si Eugène Chapellier restait secrétaire général, il était désormais encadré par 3 secrétaires adjoints : Marcel Naud*, Jean Chéruel* et Henri Moinet*. On comptait alors quelques 1000 adhérents.

Président de la Mutuelle de la Préfecture, vice-président de la Caisse primaire de Sécurité sociale pendant 25 ans, administrateur de la Caisse Vieillesse des travailleurs salariés de Nantes, membre du CA des HLM, il reçut la médaille du Mérite social, chevalier en 1947, officier en 1955.

Discret du point de vue politique, Eugène Chapellier était cité au congrès fédéral de la SFIO en juin 1955 à La Roche-sur-Yon, comme « un vieux militant du Parti ». Eugène Chapellier figurait d’ailleurs en 13ème position sur la Liste de la démocratie socialiste conduite par Léonce Gluard, maire socialiste de La Roche-sur-Yon, pour l’élection des délégués aux collèges départementaux chargés d’élire les membres du Conseil de la République en novembre 1946. Il était également, au début des années cinquante, secrétaire de la fédération de Vendée de la Ligue des Droits de l’Homme quand André Gueffier* la présidait.

Ses obsèques civiles, le 12 octobre 1955 à La Roche-sur-Yon furent suivies par une foule importante.

Albert Fétiveau, jusque là secrétaire administratif, remplaça Eugène Chapellier à la tête de l’UD-FO de Vendée.

Suivant le témoignage d’un des contemporains de la scission en Vendée, Eugène Chapellier a laissé le souvenir d’un homme peu expansif mais droit et d’une grande volonté.