RISTORCELLI Jean-Baptiste, Eugène

Par Jean-Marie Guillon

Né le 15 mai 1922 à Marseille (Bouches-du-Rhône), tué le 17 août 1944 à Labastide-de-Lévis (Tarn) ; garde mobile (GMR) ; Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Fils de Félix Ristorcelli et de Laurence Robert, Jean-Baptiste Ristorcelli était entré dans la police probablement, vu son âge, pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). Il avait affecté au GMR Mistral. Ce GMR, formé en Provence le 17 mai 1944 avec un effectif d’à peine quatre-vingt hommes, était composé de jeunes gardiens non instruits pour la plupart. Alors qu’il était en formation, il participa aux opérations de sauvetage après le terrible bombardement de Marseille du 27 mai par l’aviation alliée, qui fut le plus meurtrier fait sur une ville française. Déplacé dans le Sud-Ouest, le GMR Mistral suivit le programme d’instruction préparé par le commandant régional de Toulouse. Il ne participa à aucune action contre le maquis. Tout au contraire puisqu’il passa au maquis avec tout son encadrement et la majorité de son effectif, le 23 juillet 1944, alors qu’il était à Albi (Tarn), surveillé par le GMR Aquitaine envoyé par l’intendant Marty. Les registres du GMR ayant été détruits au moment de son passage au maquis, on ne peut connaître le parcours de ses gardiens. Le GMR Mistral vint renforcer les maquisards de la forêt de Grésigne (secteur de Gaillac, Tarn). Avisé que les Allemands cherchaient à reprendre Carmaux (Tarn), que les maquis venaient de libérer le 16 août, et acheminaient des troupes à partir des villes de la région, le colonel Redon alias Durenque, chef des FFI du Tarn, ordonna de leur barrer la route. Formant le groupe Vendôme, quarante hommes, issus en majorité des GMR Mistral (surtout) et Étoile, furent envoyés le 17 pour tendre une embuscade sur le territoire des communes de Rivières et de La Bastide-de-Lévis, le long de la RN 88. Vers 16 heures, un gros convoi venant de Toulouse (Haute-Garonne), bientôt renforcé par deux blindés, fut stoppé et subit de lourdes pertes (un canon détruit et soixante-huit soldats auraient été mis hors de combat). Les protagonistes se replièrent après plus de deux heures d’affrontement. Dix-sept résistants, parmi lesquels treize ex-GMR (dont Jean-Baptiste Ristorcelli), avaient été tués au cours de l’affrontement. D’après le colonel Redon, « il est à peu près certain que cet appoint aurait emporté la décision en faveur de l’ennemi, qui venait à grand peine d’être arrêté à 15h aux lisières de Blaye, faubourg sud de Carmaux. Du fait de l’action du groupement VENDÔME, la colonne ennemie n’arriva dans Albi qu’à 21h30, réduite à 6 camions, qui pénétrèrent dans la caserne Laperouse, où ils séjournèrent durant la nuit du 17 au 18 août » (Rapport de combat du lieutenant-colonel Redon, ex-chef des FFI du Tarn).
Le commandement FFI proposa que les morts dans ce combat soient cités et décorés de la Croix de guerre et de la Médaille militaire. La mention « Mort pour la France » leur fut attribuée. Une stèle commémorative a été érigée en bordure de la RN 988 entre Rivières et Labastide-de-Lévis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237918, notice RISTORCELLI Jean-Baptiste, Eugène par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 1er février 2021, dernière modification le 19 juillet 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 134 W 13. — site internet Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 1422285 (nc). — Yves Benazech, Revue du Tarn n°134, été 1989, p. 297-309. — Michèle Combes-Vareilles, Jordi Blanc éd., La Bataille de Carmaux. Résistance et Libération à Carmaux et dans le Ségala, Tarn et Aveyron, Valence-d’Albigeois, Vent Terral, 2010.

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