MUDADU Sauveur [MUDADU Salvatore, francisé en Sauveur]

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 21 janvier 1919 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), mort le 9 mars 1990 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; salarié des Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc ; militant du PCF clandestin ; résistant actif sur le secteur de Port-de-Bouc-Martigues, puis en Corrèze.

Sauveur Mudadu au maquis [photo extraite de l’ouvrage de Jacky Rabatel - p. 223]

Le recensement de la population de Port-de-Bouc (complété par les données du site Généanet) donne une idée de la composition de la cellule familiale de Sauveur Mudadu en 1931, alors domiciliée au n° 728 dans le quartier Milan : Francesco Mudadu (le chef de famille), né en 1884 à Ossi (Sardaigne, Italie), riveur pour l’entreprise Lafarge ; Mudadu Jeanne (son épouse), née en 1888 à Bulzi (Sardaigne, Italie), sans profession ; leurs enfants : Paul (Paolo), né en 1912, manœuvre ; Sauveur (Salvatore), né en 1919 ; François (Francesco), né en 1922 ou 1923 ; Jean, né en 1925 ou 1929 ; Jeanne, née en 1930.

Son frère aîné, Paul Mudadu, était militant communiste avant lui.
Fin 1942, alors que plusieurs dizaines de communistes avaient été arrêtés sur ordre du gouvernement de Vichy entre Martigues et Port-de-Bouc, Paul-Baptistin Lombard cherchait à faire de nouvelles recrues. Sauveur Mudadu, démobilisé depuis l’armistice, rejoignit la Résistance à partir de la fin du mois d’octobre, emboîtant le pas à son frère Paul. Travaillant aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc, il assurait la liaison avec la résistance locale qui distribuait du matériel de propagande en provenance de Marseille. Toutefois sa fonction principale était de fournir de faux papiers aux réfractaires au STO toujours plus nombreux. C’est Lombard qui les lui procurait grâce à l’inspecteur de police Vincent Sorrentino, qui était membre des MUR (Mouvements Unis de la Résistance).
C’est ainsi qu’il en donna à Jean Di Domenico, qui prit à son tour le relais pour le compte du PCF. Suite à une imprudence commise par une jeune femme à qui Di Domenico avait fourni des papiers pour son frère et son fiancé (un déserteur allemand), Di Domenico fut arrêté. Craignant que les Allemands ne remontent jusqu’à lui, Sauveur Mudadu rejoignit un maquis de Corrèze mené par le capitaine Trillat.

Son nom de famille est parfois transformé en Muddadu (avec deux D).
Dans sa partie Titres, homologations et services pour faits de résistance, le site "Mémoire des Hommes" cite un Sauveur Muddadu, né le 28 septembre 1916 à Ajaccio, membre des "forces françaises combattantes" (FFC) et du réseau Mission Lennaert, FYR. Le Service historique de la Défense de Vincennes contient des informations le concernant dans ses archives à la cote GR 16 P 436530. Il doit probablement s’agir d’un homonyme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237959, notice MUDADU Sauveur [MUDADU Salvatore, francisé en Sauveur] par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 2 février 2021, dernière modification le 6 mars 2021.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Sauveur Mudadu au maquis [photo extraite de l’ouvrage de Jacky Rabatel - p. 223]

SOURCES : Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation : Martigues, 1939-1945, Centre de Développement Artistique et Culturel, 1986 (pp. 156, 189, 219-220). — Recensement de la population, Port-de-Bouc, 1931, 6M511. — Données du site Généanet. — Mémoire des Hommes, SHD Vincennes, GR 16 P 436530 (nc).

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