NAJMAN Maurice. Pseudonyme à l’ELI : BERTRAND Georges

Par Claude Pennetier

Né le 29 novembre 1909 à Radom (Pologne), mort en 1938 en Espagne ; repasseur dans la confection pour dames ; militant communiste en Pologne et en France ; élève de l’École léniniste internationale (avril 1934-1936) ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils d’un représentant de commerce pour une firme de cosmétique et d’une couturière, Maurice Najman fréquenta l’école juive pendant cinq ans puis fut apprenti piqueur en tige à l’âge de treize ans et devint employé de commerce à Radom. Il avait trois frères et deux sœurs. Il fut l’un des fondateurs du syndicat des employés de commerce et organisa en même temps des cercles illégaux de jeunes comme membres des Jeunesses communistes depuis la fin 1929 et même secrétaire. À l’âge de dix-sept ans, son goût de la lecture s’affirma : il lut le Manifeste communiste, des ouvrages sur la question syndicale, sur la question nationale et sur la guerre, particulièrement les œuvres de Lénine. Il participa à l’organisation d’un club sportif, pourtant sa faille constitution lui permit d’échapper au service militaire. En 1931, il échappa à une arrestation, passa en Haute-Silésie (Kalwice) et vint à Paris comme ouvrier repasseur dans la confection pour dames. Il parlait alors autre le “juif, le polonais, un peu le français et l’allemand.”. Un de ses frères vint également à Paris alors qu’une de ses sœurs était en prison.

Dans la capitale française, il milita à la commission de propagande juive de son syndicat. Membre de la cellule Folie-Méricourt, militant du Scours rouge international (il fit patronner les prisonniers politiques de Radom), il fut parmi les organisateurs de la Jeunesse progressiste juive et constitua l’Association de la jeunesse juive (AIC). Il se consacrait surtout à l’activité syndicale, notamment au syndicat de la Confection pour dames. Najman écrivit dans la presse juive et particulièrement dans Die Naie Presse tout en consacrant ses loisirs à la lecture. Les journées de février 1934 (6, 7, 9 et 12 précise-t-il) le firent descendre dans la rue.

En avril 1934, il partit en Union Soviétique suivre les cours de l’École léniniste internationale. Il écrivit des articles dans le journal yiddish Der Emes, paraissant à Moscou, sur la vie juive à Paris et envoya des correspondances à Die Naie Presse à Paris sur la vie en Union Soviétique. Il signa le 13 avril 1936 la lettre du collectif du secteur “I” (français), ses étudiants, ses professeurs et employés, à l’occasion du 10e anniversaire de l’École, et pour remercier la directrice, Klavdia Ivanovna Kirsanova. (RGASPI 531 1 176, 24)

En 1936, après sa sortie de l’ELI, il revint à Paris. Quand la guerre civile éclata en Espagne, Maurice Najman fut parmi les premiers volontaires juifs à s’y rendre. Il participa à la bataille de Madrid et devint ensuite soldat de liaison. Il mourut au combat à l’âge de vingt-sept ans.
Son frère était également un militant communiste actif. Il vint en France en 1932, vécut avec Maurice, obtint la nationalité française mais retourna en Pologne. Il ne revint en France qu’en 1939 et s’engagea dans l’armée. Ces deux fils, Charly et Maurice Najman furent des militants trotskistes actifs des années 1960-1980 à Paris. Leur mère, Solange Najman, était elle-même fille de Maria Luxembourg (de la famille lointaine de Rosa Luxembourg) et de Maurice Zylberstein qui selon elle, fut trotskiste (Nick, p. 32).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23803, notice NAJMAN Maurice. Pseudonyme à l'ELI : BERTRAND Georges par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2008, dernière modification le 11 novembre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 1029, autobiographies de 1933 et 1934. — Combattants de la Liberté, Paris, 1946, édité par la commission intersyndicale juive auprès de la CGT (biographies traduites du yiddish par M. Grojnowski). — Komintern : l’histoire et les hommes, DBIC, Éditions de l’Atelier, 2001. — Christophe Nick, Les trotskistes, Paris, Fayard, 2002, 615 p., voir l’index.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable