MAGDINIER Louis, Jean-Baptiste

Par André Vessot

Né le 8 mai 1912 à Amplepuis (Rhône), mort le 29 juillet 1998 à Amplepuis ; gareur puis tisseur à domicile ; militant à la JOC ; militant à la CFTC puis à la CFDT, conseiller prud’homme ; conseiller municipal d’Amplepuis.

Louis Magdinier (premier rang à droite), avec l’équipe JOC devant son local, vers 1935
Louis Magdinier (premier rang à droite), avec l’équipe JOC devant son local, vers 1935

Pierre, Marie Magdinier, son père, et Marie-Philomène Valois, sa mère, étaient tous deux coiffeurs à Amplepuis. En 1927, Louis Magdinier quitta l’école à quinze ans avec le certificat d’études et devint apprenti-gareur dans une usine de tissage d’Amplepuis les « soieries Tête d’or ».

Participant au patronage paroissial, en 1929, il fut l’un des fondateurs d’une équipe de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), à Amplepuis. L’année suivante, en 1930, il adhéra au syndicat libre de la soie et du textile, affilié à la CFTC, qui fêtait son dixième anniversaire à Amplepuis. Très impliqué dans l’animation de l’équipe locale de la JOC, en mai 1931, il partit seul, d’Amplepuis à Rome pour le quarantième anniversaire de l’encyclique « Rerum Novarum » du pape Léon XIII.

En 1933, Louis Magdinier tint un poste de gareur aux établissements Jullien-Vignon, entreprise de tissage des industries cotonnières et linières, fondée vers 1900 à Amplepuis. C’est là qu’il fit connaissance de Jeanne Bénédicte Bissuel qui était ourdisseuse. Elle avait commencé à 13 ans dans cette usine où travaillait aussi son père.

De la classe 1932, il partit au service militaire le 25 octobre 1933 et rejoignit le 6e Bataillon de Chasseurs Alpins à Grenoble. Mais il fut réformé deux mois plus tard pour otite chronique, maladie latente qui le conduira, longtemps après, à une opération chirurgicale.

En 1934 Louis Magdinier participa au congrès de la JOC à Paris. Au printemps 1936, il vint à Lyon pour apporter son soutien aux jocistes qui occupaient leurs usines. Il fut présent, en juillet 1937, au grand rassemblement de la JOC au Parc des princes, à Paris, avec un groupe important d’Amplepuis.

Durant la guerre il rencontra Maurice Guérin, futur député, qui se cachait dans la région d’Amplepuis. Il intégra les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et participa à la libération de Lyon, à partir d’un regroupement à Sainte-Concorce (Rhône). A titre de syndicaliste, le 19 septembre 1944 ; il fut nommé membre du Comité de libération nationale du Rhône par Yves Farge*, commissaire de la République et Henri Longchambon, préfet du Rhône. Il resta membre du Conseil municipal d’Amplepuis de 1944 à 1947.

De 1946 à 1952 il devint façonnier tisseur à domicile, il lui fallait alors être à la fois monteur de chaînes, tisseur, régleur et mécanicien. En 1952 il fut embauché comme gareur chez Fessel, fabrique de couvertures située à Amplepuis et dirigée par Henri Fessel qui deviendra maire d’Amplepuis. L’usine fut ensuite reprise par ses deux gendres Robin et Mariéton.

Durant ses vingt-cinq années de travail dans la fabrication de couvertures, il fut délégué du personnel et élu au Comité d’entreprise. Il fut aussi conseiller prud’homme pendant 12 ans. Il participa à la mise en œuvre et à l’application des conventions collectives. Il avait pour cela une grande connaissance des lois sociales. Il sut donner de bons conseils pour guider les nombreuses personnes qui faisaient appel à ses services ou pour aider au démarrage de nouvelles sections syndicales. En 1964 il fut favorable à la transformation de CFTC en CFDT.

Après la guerre, Louis Magdinier prit une part active dans la campagne pour l’élection du conseiller général d’Amplepuis aux côtés du M.R.P. Dans les années 70, il adhéra au parti socialiste et participa à la création du groupe socialiste. Il aimait raconter la première réunion avec les élus socialistes venus de Lyon qui délibérèrent à huis clos pour décider d’accepter l’équipe d’Amplepuis dans leur giron.

Dès 1954, il avait milité avec son épouse à l’Action catholique ouvrière (ACO), ainsi qu’à l’Association populaire des familles (APF) qu’ils créèrent en 1955 à Amplepuis et dont ils furent des chevilles ouvrières.

Prenant sa retraite en 1977, il mit en place la section des retraités CFDT d’Amplepuis.

Louis Magdinier lisait beaucoup et, passionné d’histoire, il aimait dire : « Les Magdiniers sont des tisserands ou tissiers depuis plusieurs générations à Amplepuis ». Il aimait beaucoup voyager : l’Australie (1978), la Guadeloupe (1982), le Portugal (1984), Assise (1989) car portant une grande dévotion à Saint François. Homme de conviction et d’une grande générosité, il fut hospitalier à Lourdes (de 1930 à 1940) et donneur de sang jusqu’à ses 65 ans.

Louis Magdinier s’est marié à Amplepuis le 31 décembre 1937 avec Jeanne Bénédicte Bissuel. Ils eurent six enfants et onze petits-enfants.

Ses obsèques furent célébrées en l’église d’Amplepuis le 31 juillet 1998 par son neveu Michel Chabert, fils de sa sœur Marie-Thérèse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238057, notice MAGDINIER Louis, Jean-Baptiste par André Vessot, version mise en ligne le 5 février 2021, dernière modification le 3 septembre 2022.

Par André Vessot

Louis Magdinier (premier rang à droite), avec l'équipe JOC devant son local, vers 1935
Louis Magdinier (premier rang à droite), avec l’équipe JOC devant son local, vers 1935
Réunion CFDT du secteur Amplepuis, Thizy, St Vincent-de-Reins, vers 1965
Réunion CFDT du secteur Amplepuis, Thizy, St Vincent-de-Reins, vers 1965

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, état-civil, recensements 1931 et 1936. — Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 10 octobre 1930 (BNF Gallica). — « Ceux d’hier … et d’aujourd’hui, Louis Magdinier (80 ans) est d’une belle lignée de tisserands ! », Le Progrès, 1992, — Informations fournies par Geneviève et Charles Magdinier en novembre et décembre 2020.

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