LORREN Pierre

Par Eric Panthou

Né le 6 avril 1925 à Paris (ex Seine, VIII° arr.), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Langeac (Haute-Loire) ; agent SNCF ; victime civile.

Portrait Pierre Lorren

Fils de Marguerite Germaine Lorren, 16 ans, domestique, domicilée 11 rue Parrotin à Chelles (ex Seine-et-Oise aujourd’hui Seine-et-Marne), Pierre Lorren était auxiliaire mineur aide-ouvrier au service de la Traction SNCF au Dépôt de Langeac, domicilié 36 place Jules-Maigne à Langeac (Haute-Loire).

Le 10 juin 1944, une colonne allemande comprenant des miliciens portant l’uniforme allemand, pénétra dans la commune de Langeac. Ils tirèrent un peu au hasard faisant plusieurs victimes. Plusieurs habitants furent arrêtés. Pierre Lorren fut arrêté alors qu’il était dans son jardin près de la voie ferrée. Ses papiers furent saisis et il fut envoyé dans le centre de la ville aux côtés de deux autres agents SNCF, MM. Sève et Flandy. Ils furent gardés à vue pendant deux heures environ puis conduits près du bureau des Ponts et Chaussées. ils furent alors interrogés par un officier allemand venant d’arriver avec deux camions transportant des hommes de troupes.
L’interrogatoire se passant en présence de l’adjoint au maire de Langeac. Sève fut giflé mais l’adjoint obtint sa libération, tout comme Flandy.
L’officier reprocha au jeune Lorren de posséder des souliers neufs. Il venait de les obtenir quelques jours plus tôt grâce à un bon fourni par la SNCF. L’officier estima qu’il s’agissait de souliers du maquis. Bien que Pierre Lorren ait apporté toutes les explications sur l’origine de ses chaussures et que l’adjoint au maire se soit porté garant de lui, l’officier le fit embarquer dans un des camions. Il fut emmené pour soi-disant l’envoyer en Allemagne. En fait, il fut fusillé le même jour au lieu dit L’Estival, sur la commune de Langeac. Son corps fut découvert 8 jours plus tard dans une carrière près de Langeac, dépouillé de ses chaussures.
Son oncle, Antoine Boyer, qui habitait Langeac, vint témoigner sur les circonstances du drame et affirma que Monsieur Sève se faisait fort d’identifier l’officier allemand fautif, celui-ci ayant été arrêté et transféré dans le secteur de Clermont-Ferrand.

Pierre Monier, Pierre Breysse et Armand Delcros sont également morts ce même jour à Langeac.
La colonne allemande poursuivit ses exactions sur la commune de Pinols. Ces crimes ont été commis par le Bataillon Volnat du 75ème RSM commandé alors par le lieutenant-colonel Abel. Plusieurs membres de la Gestapo, dont le sarrois Hector Martin, accompagnaient la colonne.

Son nom figure sur la plaque commémorative Départementale SNCF du Puy-en-Velay, orthographié Lorrent. Il figure sur une plaque commémorative à Langeac et à Nîmes (Gard).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238058, notice LORREN Pierre par Eric Panthou, version mise en ligne le 5 février 2021, dernière modification le 12 février 2022.

Par Eric Panthou

Portrait Pierre Lorren

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 371732, dossier Pierre Lorren (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 92 : crimes de guerre à Langeac. — Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983. — Mémorialgenweb. — État civil Paris.

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