FLAMENT Alfred

Par Yves Le Maner

Né le 22 juin 1884 à Sin-le-Noble (Nord), mort le 7 février 1966 à Sin-le-Noble ; ouvrier mineur ; syndicaliste confédéré, secrétaire général du syndicat CGT puis Force ouvrière (FO) des mineurs du Nord.

Descendu très jeune à la mine, Alfred Flament milita peu après à la CGT. Il accéda à la commission administrative du syndicat des mineurs du Nord-Pas-de-Calais au lendemain de la Première Guerre mondiale. Délégué du bassin d’Aniche, il fut élu secrétaire adjoint et trésorier du syndicat à la fin des années 1920 ; lors du congrès de 1931, il succéda à Charles Quintin, démissionnaire, au poste de secrétaire général du syndicat des mineurs du Nord CGT et entra au comité de la Fédération nationale des travailleurs du sous-sol. Appartenant à l’aile gauche de la CGT, il fut l’une des chevilles ouvrières de l’unité syndicale dans le Douaisis. Participant à de nombreuses réunions avec les unitaires à partir de juillet 1934, il s’opposa à la notion de « front unique » avancée par les communistes, préférant parler de « retour à l’affiliation à la vieille CGT ». Reprises en 1935 après plusieurs mois d’interruption, les négociations, particulièrement difficiles, aboutirent tardivement au congrès de fusion du 23 février 1936. Secrétaire de la section des mineurs de Douai, secrétaire général du syndicat unifié des mineurs du Nord, membre du conseil national de la fédération, Alfred Flament conserva ces mandats jusqu’en 1940 (voir Pierre Vigne*).

Élu à la commission administrative de l’Union départementale du Nord en 1936, Alfred Flament perdit ce siège lors du renouvellement des mandats qui intervint au cours du XVe congrès de l’UD, en 1938, au profit de l’ex-unitaire Tourbier, secrétaire de l’UL de Douai. Cependant, les ex-confédérés restaient majoritaires avec 13 sièges sur 21 et ils constituèrent un bureau dans lequel ne figurait aucun militant communiste, ce qui provoqua le retrait des huit délégués ex-unitaires élus et permit à Alfred Flament de réintégrer son poste.

Après la conclusion du Pacte germano-soviétique, il fut l’un des signataires du texte rédigé le 24 septembre 1939 par les dirigeants ex-confédérés de l’Union locale de Douai qui rejetait « ... la trahison communiste alliée à l’hitlérisme pour égorger le peuple polonais. Elle rejette de son sein les éléments syndiqués communistes restés partisans de cette monstrueuse alliance et dénie la validité de leur mandat réprouvée par 95 % de leurs électeurs abusés. » Dans les jours qui suivirent, il fit partie des commissions formées de représentants du service des mines et dirigées par Kléber Legay* qui demandèrent à tous les délégués mineurs communistes de désavouer le Pacte germano-soviétique. Bien qu’il soit resté administrateur-délégué du Service des retraites minières pendant l’occupation de 1940-1944, Alfred Flament refusa de suivre la voie collaboratrice empruntée par Legay et donna son appui à la Résistance.

À la Libération, après le renversement du rapport de forces au sein du syndicat des mineurs en faveur des communistes, il perdit toute responsabilité tant à l’échelon local qu’au niveau régional et national.

Très hostile aux communistes, Alfred Flament fut l’un des premiers animateurs du mouvement « Force ouvrière » dans le Douaisis. Délégué à la conférence nationale de FO du 18 décembre 1947 qui entérina la scission, il fut élu secrétaire général de l’Union locale CGT-FO de Douai et président du syndicat FO des mineurs du Nord lors de la réunion constitutive de l’UL de Douai, le 21 décembre 1947.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23809, notice FLAMENT Alfred par Yves Le Maner, version mise en ligne le 2 décembre 2008, dernière modification le 28 juin 2012.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F7/13027. — Arch. Dép. Nord, M 595/35 et M 595/43. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 2500. — J. Fontaine, mémoire de maîtrise, Lille III, 1974, op. cit. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 4 juin 1948. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1948 à 1956.

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