BRIAT Roger, Joannès alias Taio dans la résistance, écrit parfois BRIHAT

Par Michelle Destour

Né le 22 février 1918 à Brioude (Haute-Loire), mort par accident le 21 juin 1944 à Collat (Haute-Loire) ; ajusteur ; FFI, résistant des Francs-Tireurs et Partisans du Camp Wodli.

Fils de d’Antoine, Marius Briat et de Marie, Joséphine Courtine, son épouse, ménagère, domiciliés rue des Olliers, à Brioude. À la naissance de Roger, son père soldat de la Première Guerre Mondiale se battait sur le front ; décoré de la Croix de Guerre, blessé et malade, démobilisé fin 1919, il rentra chez lui et mourut le 29 mars 1926. Roger fut alors Adopté par la Nation par jugement du Tribunal civil de Brioude en date du 25 juin 1926. Il se maria le 28 septembre 1940 à Brioude avec Raymonde, Josette Nicolas, sans profession. Il était alors ajusteur, domicilié à Brioude. Il faisait partie des classes mobilisées pour la Seconde Guerre Mondiale mais son registre matricule, n° 182, classe 1938, n’a pas pu être consulté.

Le 21 juin 1944 au matin, une soixantaine de membres des Francs-tireurs et partisans (FTP) du Camp Wodli, sous les ordres de Théo Vial-Massat, attaquaient la garnison allemande de Brioude, ignorant que celle-ci avait reçu la veille le renfort d’une cinquantaine d’hommes. L’objectif principal des maquisards était de s’emparer d’armes et de munitions. Un combat violent s’engagea mais devant le potentiel défensif ennemi, les maquisards durent se retirer. Sur le retour vers le camp de base de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), ils firent halte à Collat (Haute-Loire) où se produisit un accident dramatique près des camions : la mitraillette Sten d’un combattant se décrocha, percuta le sol et une rafale atteignit Roger Briat qui fut tué sur le coup.

Le combat du 21 juin à Brioude avait fait des blessés parmi les maquisards et une victime civile : Marie Lacroix, atteinte par une balle près de sa fenêtre. L’après-midi, les allemands, qui comptaient également des victimes dont un tué, reçurent des renforts militaires. Aidés par la Milice locale, ils se livrèrent à des exactions, pillant et incendiant une dizaine d’immeubles. Une deuxième victime civile, le jeune Abel Jonget, fut abattue. Vers 18 heures, tous les hommes présents dans la ville furent rassemblés et encadrés par des mitrailleuses : une trentaine d’otages furent retenus et transférés à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Certains prisonniers recouvrirent la liberté au bout de quatre jours, d’autres furent déportés dans des camps ou envoyés en travail obligatoire dans des usines en Allemagne : six d’entre eux y périrent.

Roger Briat est Mort Pour La France. Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts et aux Monuments aux Morts du Cimetière à Brioude où il est écrit Brihat, patronyme très courant dans le canton. Cette orthographe se retrouve aussi dans des témoignages et articles sur les combats de Brioude de 1944 qui évoquent sa mort tragique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238114, notice BRIAT Roger, Joannès alias Taio dans la résistance, écrit parfois BRIHAT par Michelle Destour, version mise en ligne le 7 février 2021, dernière modification le 30 novembre 2021.

Par Michelle Destour

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 33795, dossier Briat Roger (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 33795 (nc). – P. Gervais et R. Chany, La Résistance à Brioude et dans la région, imprimerie Robert René, Brioude, 1986. — René Vittoz dit capitaine Aubert, Reconstitution de mon parcours de la Résistance, témoignage écrit, 30 juillet 1994, Lansargues (Hérault). — Site Mémoire des Hommes. — Site MémorialGenWeb. — Arch. Dép. Haute-Loire, archives numérisées : État civil de Brioude et Registres matricules des classes 1908 et 1938.

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