Né le 4 mars 1878 à Tōkyō ; mort le 9 juin 1923. Écrivain, il apporta son soutien ou mouvement socialiste.
ARISHIMA Takeo naquit à Tōkyō dans le quartier de Suidōmachi, arrondissement de Koishikawa (aujourd’hui arrondissement de Bunkyo). Son père, qui était alors fonctionnaire au ministère des Finances, devint par la suite directeur de société. L’un de ses deux frères cadets, Ikuma, fut artiste peintre, tandis que le second se faisait un nom dans la littérature sous le pseudonyme de SATOMI Ton. Au cours de ses études à l’École d’agronomie de Sapporo, dont il sortit diplômé en juillet 1901, ARISHIMA Takeo embrassa la foi chrétienne, à laquelle l’avait initié UCHIMURA Kanzo. En août 1903, il partit étudier aux États-Unis et fréquenta l’Université de Haverford où il se spécialisa en économie et en histoire. Il y fit en septembre 1904, la connaissance du socialiste KANEKO Kiichi, et y écrivit en janvier 1906 son premier roman, Kankan mushi (Les Insectes tapeurs : c’est le surnom donné aux ouvriers chargés de débarrasser la coque des navires des berniques qui s’y attachent). Parti de New York en septembre 1906, il visita l’Europe et, avant de rentrer au Japon en février 1907, rencontra Kropotkine dans la banlieue de Londres. Peu après son retour, en décembre, ARISHlMA Takeo fut nommé professeur à l’Université impériale du Tohoku, dont dépendait auparavant son ancienne école, l’École d’agronomie de Sapporo devenue branche de l’Université de Hokkaidō. En mars 1909, il épousa KAMIO Yasuko. En avril de l’année suivante, il fonda avec son aîné MUSHANOKOJI Saneatsu, professeur au Gakushūin (collège réservé à la noblesse), la revue Shirakaba (Le Bouleau), dans laquelle il devait publier nombre d’essais et d’articles polémiques. La maladie de son épouse l’amena à revenir à Tōkyō en 1914 et à démissionner de l’Université en 1915. L’année 1916, vit la mort de Yasuko, en août, et celle de son père, en décembre. Ces événements marquèrent un tournant dans la vie d’ARISHIMA Takeo, qui se consacra dès lors à la création littéraire. Parmi ses œuvres les plus puissantes figurent deux romans, Kain no matsuei (Les descendants de Caïn), 1917, et Aru onna (Une Femme), 1919, ainsi qu’un essai, Oshiminaku ai wa ubau (L’Amour pille sans retenue), paru en 1917. La notoriété lui vint également de ses articles publiés dans la revue Tanemaku hito (Le Semeur), qui commença à paraître en octobre 1921. Par sa participation à cette revue, ainsi que par ses conférences au bénéfice des victimes de la famine en Union soviétique, ARISHIMA Takeo apporta son soutien au mouve ment socialiste. Il abandonna son domaine familial aux fermiers qui l’exploitaient en juillet 1922. En janvier de la même année, il avait publié un essai, Sengen hitotsu (Une Proclamation), où il se prononçait pour le socialisme tout en précisant les limites que lui, ARISHIMA, ne pouvait franchir. Miné par son drame intérieur, ARISHlMA Takeo se suicida le 9 juin 1923 en compagnie d’une femme mariée, WATANO Akiko.
ŒUVRE : ARISHIMA Takeo zenshū (Recueil complet des œuvres d’ARISHIMA Takeo), 10 vol., 1929—1930.
SOURCES : HONDA Shugo, ARISHIMA Takeo ron (Essai sur ARISHIMA Takeo), 1954. — YAMADA Akio, ARISHIMA Takeo, 1966. — YASUKAWA Sadao, ARI SHIMA Takeo ron (Essai sur ARISHIMA Takeo), 1967. — NISHIGAKI Tsutomu, ARISHIMA Takeo ron (Essai sur ARISHIMA Takeo), 1971.