Par Antoine Olivesi
Né le 25 avril 1907 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort au combat le 13 juin 1944 à Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère) ; charpentier ; syndicaliste CGT et militant communiste d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; membre de l’Organisation spéciale (OS) et Francs tireurs et partisans (FTP), maquisard du Vercors (AS Isère).
Charpentier dans le bâtiment, Fortuné Ferrini, membre du PC depuis 1935, fut en octobre 1937 candidat dans le canton d’Aix-Sud. Il obtint 589 voix sur 5 110 électeurs inscrits. Cette même année, il était secrétaire du syndicat du bâtiment d’Aix. Le 20 mars 1938, il conduisit une grève dans ce secteur. En mars 1939, il était président de la Bourse du Travail de cette ville. Dans un discours prononcé le 6 mars, il dénonça la vie chère, les sanctions prises contre les chefs syndicalistes à la suite de la grève du 30 novembre 1938, la contre-offensive vigoureuse du patronat devant laquelle les ouvriers devaient réagir. Il constata aussi la faiblesse du mouvement ouvrier aixois, la baisse des effectifs syndicaux, la désaffection manifestée par la classe ouvrière. Il développa les mêmes arguments le 10 mai 1939. À cette date, le secrétaire adjoint de la Bourse du Travail se nommait Brémond.
Sous l’Occupation, Fortuné Ferrini participa à la Résistance. D’après Jean-Maurice Claverie, il aurait fait partie de l’OS (Organisation spéciale) d’Aix-en-Provence et, de là, a été versé dans les Francs tireurs et partisans (FTP). Il rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS Isère le 9 juin 1944, répondant ainsi à l’ordre de mobilisation lancé par le chef militaire du Vercors, François Huet.
Le site Mémoire des hommes le rattache au 6e Bataillon de chasseurs alpins. Il fut tué au combat de Saint-Nizier-du-Moucherotte le 13 juin 1944 vers 17 heures au lieu-dit "Les Guillets".
Le 15 juin 1944 à l’aube, après un tir d’artillerie lourde, les Allemands attaquèrent en force avec l’appui de leur aviation et l’aide de miliciens.
Après avoir réussi à enfoncer les lignes des maquisards, les soldats allemands investirent le village qu’ils occupèrent jusqu’au 17 juin 1944, le pillant et l’incendiant presque complètement.
Ils mirent également le feu aux cercueils de sept victimes des combats, dont celui de Fortuné Ferrini.
Le titre de « Mort pour la France » lui a été attribué.
Une plaque sur la façade de la Bourse du Travail d’Aix-en-Provence honore sa mémoire et celle de Jean Dalmas*, autre dirigeant de l’UL fusillé à Marseille. Une avenue d’Aix, correspondant à l’entrée de ville en venant de Marseille par l’ancienne route nationale 8 (ex-route de Marseille), porte le nom de Fortuné Ferrini.
Notice provisoire
Voir : Saint-Nizier-du Moucherotte
Par Antoine Olivesi
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/53 et 54. — Arch. Mun. Aix-en-Provence, listes électorales de 1937. — Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 621 — SHD Vincennes, GR 16 P 222358 (à consulter) ; GR 19 P 38/16 — AVCC Caen, AC 21 P 183898 (à consulter) — Rouge-Midi, 17 septembre 1937 (photo). — site internet Mémoire des hommes. — Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat. Histoire des Francs-tireurs et partisans français du pays d’Aix, Beaurecueil, Éd. Au seuil de la vie, 1991. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, Drôme et Isère, chez l’auteur, 1980. — J. Mattei, Syndicalisme et action sociale..., op. cit., d’après les archives de la Bourse du Travail d’Aix, non classées. — Notes de Gérard Leidet et de Jean-Marie Guillon. — État civil