FERROUILLE Jules [de son vrai nom FERROUIL Jules]

Par Sylvain Boulouque, René Lemarquis, Claude Pennetier

Né le 23 mars 1891 à Lens-l’Étang (Pas-de-Calais), fusillé comme otage le 19 avril 1942 à Montgueux (Aube) ; maraîcher ; militant communiste de l’Aube, exclu puis militant clandestin pendant l’Occupation ; résistant.

Jules et Louise Ferrouille
Jules et Louise Ferrouille

Jules Ferrouille, avec son épouse Louise Ferrouille, petits maraîchers à Saint-André-les-Vergers, militaient au Parti communiste dans cette commune limitrophe de la ville de Troyes (Aube), dans les années 1930. Sa femme, en 1936, et lui furent exclus du parti.
Après l’interdiction du Parti communiste en 1939, Jules et Louise Ferrouille participèrent à sa reconstitution. Ils furent recrutés pour la Résistance, en août 1941, par un nommé Perrier, un instituteur venu de Paris pour créer des groupes FTP. Ce réseau comprenait Bernard Balestié, chef du groupe, futur élu de Troyes, et Fernand Giraux, futur maire de Troyes. Une réunion eut lieu au domicile du couple Ferrouille en février 1942, en présence de Charles Grosperrin, dirigeant régional, et de Louise Gandon. Un résistant, JPR, avait parlé sous la torture le 24 février. Les policiers firent irruption. Charles Grosperrin fit feu et put s’enfuir, grièvement blessé à la cuisse. Le couple Ferrouille fut accusé d’avoir hébergé Charles Grosperrin ; la police découvrit des tracts chez le couple. Interné à la prison de Troyes, Jules Ferrouille a été fusillé le 19 avril 1942 (d’autres sources disent le 18 avril 1942, DAVCC) par les Allemands à Montgueux (Aube) avec douze autres militants communistes comme otage suite à l’attentat du 2 avril 1942 contre deux soldats allemands.
Louise Ferrouille fut déportée à Ravensbrück le 24 janvier 1945, puis à Mauthausen où elle mourut de la dysenterie le 17 mars 1945.
Une rue de Saint-André-les-Vergers porte le nom de Jules Ferrouille. Ce n’est pas le cas pour Louise Ferrouille.
La fédération auboise du Parti communiste entretint une relation particulière à leur mémoire. Les témoignages d’anciennes résistantes (Cécile Ouzoulias-Romagon et Alice Corpel-Cuvilliers) soulignent que les époux avaient été écartés du parti sans en préciser la raison. Lors de la cérémonie d’hommage rendue en 1950, de nombreux anciens militants écartés dans les années 1930 vinrent apporter leurs souvenirs.

Son nom figure sur la stèle commémorative de Montchaux à Montgueux avec treize autres.


Voir Montchaud, commune de Montgueux (1940-1942)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23826, notice FERROUILLE Jules [de son vrai nom FERROUIL Jules] par Sylvain Boulouque, René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 janvier 2013, dernière modification le 20 octobre 2020.

Par Sylvain Boulouque, René Lemarquis, Claude Pennetier

Jules et Louise Ferrouille
Jules et Louise Ferrouille

SOURCES : « Listes noires du PCF », no 6, 1936. – RGASPI 517/1/1747 et 1896. – Arch. Dép. Aube, SC48974. – AVCC, BVIII, dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Cécile Ouzoulias Romagon, J’étais agent de liaison des FTPF, Messidor, 1988. – Ville de Saint-André, Au cœur de la mémoire, 1995. – Notes Jean Lefèvre.

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