FERROUILLE Louise [née MONTJAUX Louisa Juliette]

Par Sylvain Boulouque, René Lemarquis

Née le 12 janvier 1892 à Millau (Aveyron), morte en déportation le 17 mars 1945 à Mauthausen ; maraîchère ; militante communiste de l’Aube, exclue puis militante clandestine pendant l’Occupation.

Louise et Jules Ferrouille
Louise et Jules Ferrouille

Fille de Paul Montjaux, maçon et de Marie Verdier ménagère, Louise Ferrouille militait au Parti communiste à Saint-André-les-Vergers, une commune limitrophe à la ville de Troyes (Aube), avec son mari Jules Ferrouille. Elle participa en 1930 à de multiples actions. En janvier, elle était présente au bureau d’un meeting du PC de Troyes, le 1er Mai, elle présidait la réunion de grève où elle représentait la commission des femmes syndiquées. Le 26 janvier de la même année, elle était intervenue, ainsi que Rose Dumay, au IIIe congrès de l’Union régionale de la CGTU où elle était déléguée. Au nom de cette Union régionale, elle prit la parole le 1er Mai 1931 à Pâlis.

Le couple continua à militer à la base du Parti dans les années 1930. Un communiqué du PC paru dans La Dépêche de l’Aube du 25 janvier 1936 annonça l’exclusion de Louise Ferrouille pour « bavardages inconsistants ». Elle fut également inscrite sur les listes noires du PCF en 1936 « exclue par le rayon de Troyes le 22 décembre 1935 pour calomnies envers les militants et les organisations du parti (ratifié par la conférence régionale du 12 janvier 1936) ». En fait, Louise Ferrouille avait dénoncé publiquement les affaires de mœurs internes au parti. Cependant, elle continua à militer au comité des femmes de sa ville avec Alice Cuvilliers.

Après l’interdiction du Parti communiste en 1939, Louise et Jules Ferrouille participèrent à sa reconstitution. Ils furent arrêtés en février 1942, alors qu’ils hébergeaient Charles Grosperrin, la police découvrit des tracts chez le couple. Jules fut fusillé le 19 avril 1942 par les Allemands à Montgueux (Aube) avec douze autres militants communistes. Louise Ferrouille fut déportée à Ravensbrück le 24 janvier 1945, puis à Mauthausen où elle mourut de la dysenterie le 17 mars 1945. La Dépêche publia son portrait dans le numéro du 14 juillet 1945.

La fédération auboise du Parti communiste entretint une relation particulière à leur mémoire. Les témoignages d’anciennes Résistantes (Cécile Ouzoulias-Romagon et Alice Corpel-Cuvilliers) soulignent que les époux avaient été écartés du parti sans en préciser la raison. Lors de la cérémonie d’hommage rendue en 1950, nombres anciens militants écartés dans les années 1930 vinrent témoigner de leurs souvenirs.

Une rue de Saint-André-les-Vergers porte le nom de son mari, mais aucun lieu ne porte le sien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23827, notice FERROUILLE Louise [née MONTJAUX Louisa Juliette] par Sylvain Boulouque, René Lemarquis, version mise en ligne le 2 décembre 2008, dernière modification le 26 avril 2020.

Par Sylvain Boulouque, René Lemarquis

Louise et Jules Ferrouille
Louise et Jules Ferrouille

SOURCES : « Listes noires du PCF » n°6, 1936. — RGASPI 517/1/1747 et 1896. — Arch. Dép. Aube, SC48974. — Cécile Ouzoulias Romagon, J’étais agent de liaison des FTPF, Messidor, 1988. — Ville de Saint André, Au cœur de la mémoire, 1995. — Notes de Jean Lefevre et de Claude Pennetier.

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