Par Jean-Marie Guillon
Né le 9 juin 1903 à Saint-Michel (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), mort le 14 mars 1986 à Sénas (Bouches-du-Rhône) ; ouvrier, puis exploitant agricole ; militant communiste des Bouches-du-Rhône.
Fils d’un cultivateur bas-alpin, venu travailler comme ouvrier agricole dans la basse vallée de la Durance, Félicien Tell était, en 1924, secrétaire du syndicat des ouvriers agricoles de Cavaillon (Vaucluse). Ce syndicat fut-il affilié à la CGT ou à la CGTU ? Il adhéra au Parti communiste en 1927 ou 1928. Établi comme maraicher à Sénas (Bouches-du-Rhône), père de deux enfants, il était un militant actif, vendant Rouge-Midi et présidant des réunions. Il devint secrétaire de la cellule en 1933 et fut en octobre 1937 candidat du Parti communiste au conseil général dans le canton d’Orgon (Bouches-du-Rhône). Mobilisé en septembre 1939 au 7e Génie à Avignon (Vaucluse), il fut libéré le 14 juillet 1940. Considéré comme le chef des communistes de Sénas, n’ayant pas renié ses convictions, il fut soupçonné par les autorités locales d’être l’un des instigateurs des manifestations de propagande qui avaient eu lieu à Sénas au premier semestre de 1941. Aussi, le préfet régional prit-il à son encontre un arrêté d’internement administratif, le 29 juillet. Il fut envoyé au camp de Saint-Paul-d’Eyjaux (Haute-Vienne). Les gendarmes donnèrent un avis défavorable à sa libération le 23 février 1942. Interrogé au camp le 2 avril suivant, il répondit n’avoir pas à prendre position sur le pacte germano-soviétique car, dit-il, il ne le comprenait pas. Il ajouta que le seul parti qui comptait pour lui était le gouvernement du moment, qu’il désapprouvait l’action communiste clandestine. Admirateur de « l’ordre et de la discipline », il approuvait « de tout cœur » les lois sociales du Maréchal, qui était arrivé à temps pour limiter le désastre. Un avis favorable fut donné pour sa libération, mais il était toujours interné un an après. Il obtint une permission agricole le 15 mai 1943 qui fut prolongée à plusieurs reprises. Il était de retour au camp le 23 août. Le chef du camp proposait une mesure de clémence.
Par Jean-Marie Guillon
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/54 et 56 (anciennes cotes), 5 W 216 (dossier internement). — Arch. Dép. Vaucluse, 11 M 56. —Notes de Louis Botella.