BEC Antoine, Jean

Par Clotilde Bigot

Né le 7 septembre 1888 à Curvalle (Tarn), abattu en représailles le 31 juillet 1944 à Miolles (Tarn) ; cultivateur ; victime civile.

Antoine Bec était le fils de Mathieu Bec, né en 1841, et cultivateur de profession, et de Marie Bardy, cultivatrice née en 1850. Leur ferme se situait au lieu-dit Cazals le haut, sur la commune de Curvalle à la limite orientale du département.

Antoine Bec fut exempté de service militaire dès 1909 pour maladie (tuberculose et ostéite de l’humérus). Il fut maintenu dans cette position par le conseil de révision de l’Aveyron en 1914, puis par la commission de réforme de l’Aveyron en 1917. Il se maria avec Marie Gauthier le 25 mai 1914 à Saint-Sernin-sur-Rance.

Le 31 juillet 1944, une douzaine de soldats cernèrent sa maison, située au lieu-dit Saint-Martin et la fouillèrent. N’ayant rien trouvé de suspect, ils emmenèrent malgré tout Antoine Bec comme otage. Sa femme apprit le lendemain qu’il avait été fusillé sur la commune de Miolles dans le Tarn (à 9 kilomètres à l’ouest de Saint-Sernin-sur-Rance), par un autre groupe de soldats allemands venus en renfort d’Albi. Selon le témoignage de l’instituteur Arnal consulté par Christian Font et Henri Moizet, Antoine Bec fut abattu parce qu’étant malade, il ne pouvait suivre le rythme de marche du groupe d’otages.

Selon un rapport rédigé le 10 novembre 1944 par le chef de la police militaire du secteur de Saint-Affrique, on sait que l’exécution d’Antoine Bec s’inscrit dans deux journées, les 31 juillet et 1er août 1944, durant lesquelles les Allemands commirent d’autres actions de représailles contre des civils de la commune de Saint-Sernin-sur-Rance. En effet, le 31 juillet, un convoi allemand fut attaqué par des maquisards de la 4215e compagnie, groupe FTP qui stationnait à proximité de Saint-Sernin-sur-Rance. Le groupe était ravitaillé grâce à la complicité d’une partie des paysans locaux. Pour des raisons de sécurité, le groupe d’une vingtaine de personnes décida, le 31 juillet, de quitter son campement afin de rejoindre les environs de Coupiac, commune située à quelques kilomètres au nord de Saint-Sernin-sur-Rance. En franchissant une route, le groupe de maquisards se heurta à une colonne allemande de 120 hommes venant d’Albi. Après avoir abattu Joseph Gomez, mineur de Graissessac (Hérault), les Allemands se replièrent à Saint-Sernin-sur-Rance. Là, ils fouillèrent les maisons du village : celle d’Antoine Roumégous fut incendiée et son propriétaire fut mortellement blessé par six coups de feu. Un détachement de la 4213e compagnie FTP, alerté par un agent de liaison, fit rebrousser chemin aux Allemands, selon le témoignage de l’instituteur Arnal. En partant de Saint-Sernin-sur-Rance, les Allemands emmenèrent une quarantaine d’otages civils, dont Antoine Bec, fusillé le lendemain. Les autres otages furent relâchés le lendemain, 1er août 1944. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, un nouvel accrochage eut lieu en haut de la côte de Saint-Sernin-sur-Rance entre une patrouille du Corps franc de la Montagne Noire et des Allemands. Il y eut 3 morts, côté maquisard dont Ramade, le chef de section. Les otages de la veille furent relâchés le lendemain, 1er août. Ce jour-là, ils fouillèrent la maison de Gabriel Caramel qu’ils fusillèrent également. Selon Christian Font et Henri Moizet, Auguste Jean fut aussi abattu.

Son nom figure parmi la liste des victimes faites par les Allemands sur le monument des résistants de Sainte-Radegonde (Aveyron) et sur le monument aux morts de Saint-Sernin-sur-Rance (Aveyron).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238351, notice BEC Antoine, Jean par Clotilde Bigot, version mise en ligne le 13 février 2021, dernière modification le 14 février 2021.

Par Clotilde Bigot

SOURCES : Arch. Dép. Tarn, 1 R 2-165 (registre matricule). — Arch. Dép. Aveyron : 314 W 7, 338 W 64, 1493 W 170. — Christian Font et Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, CDDP Rodez – CDIHP Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, pp. 187-188. — Memorialgenweb.org, consulté le 8 février 2021. — club.quomodo.com, consulté le 9 février 2021

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