FABELINSKA Paulette [née FABELINSKA Pola, épouse MICHEL, dite]. Pseudonyme dans la Résistance : CONSTANT Louise

Par Marie-Cécile Bouju

Née le 23 octobre 1909 à Lodz (Pologne), morte le 16 mai 2002 à Paris ; épouse de Jean Jérôme ; membre du PCF, membre du Comité international de coordination d’information pour l’aide à l’Espagne républicaine ; résistante ; directrice de La Farandole (1955-1975).

Fille d’Icyk Fabelinski et de Chajali Liba Badau, commerçants polonais, Pola Fabelinska quitta la Pologne en 1914 pour Kharkov (aujourd’hui Kharkiv, Ukraine). Enfant, elle y assista à la Révolution russe et à l’instauration du Soviet d’Ukraine. Vers 1920-1921, sa famille revint en Pologne.

En 1927, Pola Fabelinska gagna Paris pour y suivre des cours de piano. En 1928, elle adhéra au PCF. Son engagement politique prit le pas sur sa carrière musicale et elle devint permanente. D’août 1936 à décembre 1937, elle fut rédactrice au Comité international de coordination d’information pour l’Aide à l’Espagne républicaine. De janvier 1938 à septembre 1939, elle travailla pour le journal Fraternité, organe de liaison entre les travailleurs français et émigrés, lié à la CGT.

Il semble que Pola Fabelinska ait rencontré son futur mari, Michel Feintuch (Jean Jérôme), en France en 1936. Elle l’épousa le 4 novembre 1939 à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Le couple eut deux filles en 1940 et 1946.

La police perdit la trace dePola Fabelinska en 1941, date probable de son entrée dans la clandestinité. Elle milita aux FTP, zone Nord, sous le nom de Louise Constant et s’occupa de la documentation pour le comité militaire national à partir de févier 1943. Par la suite, elle devint chef du service de liaison pour le responsable national au matériel, c’est-à-dire, entre autres, le transport des armes. Pola Fabelinska fut amenée à se déplacer hors de la zone Nord (parachutages dans le Morvan) et participa à la libération de Paris. Elle obtint la Croix de guerre avec étoile vermeille en 1948. Elle était membre de plusieurs associations d’anciens résistants dont la Fédération nationale des déportés et internés résistants patriotes (FNDIRP).

Ayant obtenu la nationalité française en même temps que son mari, par décret du 9 mars 1947, Pola Fabelinska fut autorisée à utiliser le nom de Paulette Michel comme nom d’usage.

Après quelques travaux de secrétariat et de traduction (outre le Polonais, elle parlait le Russe, l’Anglais et l’Allemand), Pola Fabelinska travailla aux Éditeurs français réunis, maison d’édition littéraire du PCF entre 1950 et 1955. Elle devint ensuite directrice administrative de La Farandole, maison d’édition de livres pour enfants, de sa fondation en juillet 1955 jusqu’en 1975. Elle était secondée par Madeleine Gilard, directrice littéraire de la maison. En 1975, elle fut remplacée à la tête de la Farandole par Régine Lilenstein.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23845, notice FABELINSKA Paulette [née FABELINSKA Pola, épouse MICHEL, dite]. Pseudonyme dans la Résistance : CONSTANT Louise par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 8 décembre 2008, dernière modification le 3 juillet 2009.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. Préfecture de police de Paris, Ga F3, dossier Michel Feintuch. — Ministère de la Défense, dossier Paulette Michel, Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives-bureau Résistance, Vincennes. — René Lacôte, « Chez les éditeurs (suite) », Les Lettres françaises, n° 543, 25 novembre 1954, p. 2. — La Farandole. Enfance, mai-juin 1956, n° 3, p. 42. — Marie-Cécile Bouju. Les Maisons d’édition du Parti communiste français, 1920-1956, thèse d’histoire, sous la direction de Marc Lazar, Institut d’études politiques, 2005. — Florence Pipet. La Farandole de 1955 à 1965. Histoire d’une maison d’édition, mémoire de maîtrise d’histoire, sous la direction de Noëlle Gérome et Antoine Prost, 1995, Paris I. — Renseignements fournis par la famille et par Emmanuel Debono (AERI).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable