LARZUL Denise , née GOYAT

Par Pierre Rainero et Gilles Pichavant

Née le 16 mai 1922 à Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne), morte le 18 juin 2009 à Quimper (Finistère) ; Secrétaire-dactylographe à la Sécurité sociale à Quimper ; syndicaliste CGT ; communiste ; résistante.

Denise Goyat naquit le 16 mai 1922 à Saint-Sulpice-sur-Risle dans l’Orne, où ses parents, métayers originaire du Pays bigouden (Finistère sud), étaient allés travailler.

Dès sa majorité en novembre 1943 Denise Goyat s’engagea dans la résistance à l’occupant et à ses collaborateurs. Elle fut intégrée dans la 1ère compagnie "Sous-marin Curie" du bataillon "La Tour d’Auvergne" des Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF). Comme les autres résistantes de son unité —Solange Blivet, Josée Bourlès, et Simone Rivière — elle exécuta des missions la menant en Centre Finistère, parfois la nuit.

Recherchée par la Gestapo et la police française à son service, elle entra dans la clandestinité et eu la surprise de rencontrer, au maquis de Langolen près de Quimper, son propre père dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Elle participa aux campagnes pour la libération du Sud-Finistère, notamment celles de Concarneau, de la Presqu’île de Crozon, et de Quimper sous la direction de Jean Mevel son chef de compagnie.

Le relevé officiel de résistance de Denise Larzul recense notamment des actes de sabotages contre les dépôts d’essence de l’armée allemande, des déraillements à 6 reprises de trains de munitions , de ravitaillement pour les nazis ou de permissionaires allemands, diverses actions contre des administrations au service de l’occupant.

C’est en reconnaissance de cette participation active à la résistance que le Lieutenant-Colonel Berthaud, chef départemental des FFI du Finistère, l’a nommé au grade d’Adjudant, le 1er novembre 1944, en exécution des instructions du Gouvernement Provisoire Français d’Alger.

Dans le rapport qu’il établit le 19 novembre 1944, le Capitaine Kervarec, commandant du bataillon La Tour d’Auvergne notait que Mademoiselle Denise Goyat était détentrice des archives secrètes du bataillon. Elle avait réalisé les liaisons nécessaires à la bonne marche de la Résistance. Infirmière bénévole elle avait également soigné les malades et les blessés, tant à l’arrière qu’en première ligne. Il notait également dans son rapport qu’elle avait secondé son chef de compagnie, et même remplacé celui-ci, pendant son internement à la prison Saint-Charles de Quimper. Et cela mérite d’être relevé, dans des fonctions rarement occupés par une jeune femme à l’époque.

Dans les années d’après guerre, Denise Larzul fut par ailleurs une sportive émérite . Membre active de l’association gymnique La Quimpéroise elle se distinguait dans plusieurs disciplines ; les agrès dans la spécialité des barres parallèles, et le basket dont elle fut pendant une longue période capitaine de l’équipe féminine participant à de nombreux championnat en Bretagne.

Elle avait adhéré au PCF en 1946, et milita à la cellule Ambroise Croizat des organismes sociaux où elle travaillait, à Quimper, puis à sa retraite dans la cellule Alain Quéinec de son quartier.

Le 29 décembre 1945 à Quimper, Denise Goyat s’était mariée avec de Basile Larzul lui aussi ancien résistant. Ils eurent 2 enfants : Michel médecin psychiatre à Quimper, et Claude avocat.

Après sa mort, à la demande des élus communistes et d’anciens résistants, la municipalité de Quimper décida de donner son nom à une salle municipale située dans le quartier où elle avait demeurée, rue Louise Michel.

La Croix de Guerre avec Étoile d’Argent lui a fut décernée à la Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238550, notice LARZUL Denise , née GOYAT par Pierre Rainero et Gilles Pichavant, version mise en ligne le 19 février 2021, dernière modification le 20 février 2021.

Par Pierre Rainero et Gilles Pichavant

SOURCES : Archives municipales de Quimper. — Ouest-France, notamment 9 août 2011 — Le Télégramme , notamment le 9 août 2010. — Le Mag (magazine d’information de Quimper communauté), n°20, juillet 2001. — site web Le chiffon rouge, Morlaix. — Site web Guerre et résistance en Pays Bigouden. — Divers attestations et rapports d’activité du chef départemental FFI, et de commandants d’unités FFI et FTPF du Finistère. — Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre. 2, La libération, Éditions de la Cité (Brest), 1981 — Archives personnelles de Pierre Rainero. — Archives familiales de Claude Larzul, son fils.

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