FABRE Marguerite [née CAMUS Marguerite]

Par Claude Pennetier

Née le 28 juin 1920 à Guilly (Loiret), morte le 9 avril 2005 à Yerres (Essonne) ; militante communiste de Créteil (Seine, Val-de-Marne) ; conseillère municipale de Créteil (1953-1959).

Marguerite Camus (Margot) descendait d’une famille paysanne ; son père, Guy, Théodule, Ismaël Camus, fut ouvrier serrurier électricien, sa mère, Irène, Yvonne née Poquet, originaire d’Eure-et-Loir, fut ménagère puis employée dans les réserves de la Samaritaine. La famille vient habiter à Créteil vers 1922 et accéda à un pavillon HLM, rue des Mèches, au début des années trente.

Marguerite Camus, aînée d’une famille de trois enfants, obtint son Certificat d’études primaires puis suivit de cours chez Pigier. Elle eut son premier emploi de dactylographe à 14 ans et demi chez un photograveur de l’avenue Daumesnil (Paris XIIe arr.), puis dans un commerce de la rue de la Roquette.

L’année 1936 vit toute la famille Camus rejoindre le mouvement syndical CGT et le communisme. Sa mère participa à la grève des grands magasins et adhéra avec le père au Parti communiste. Marguerite fit de même en 1937 et fut responsable des Jeunes Filles de France en 1936-1939.

Après l’interdiction du Parti communiste dans la clandestinité et l’entrée des Allemands à Paris, elle fit parti des agents de liaison de la direction du Parti communiste et pense avoir travaillé pour Arthur Dallidet et Maurice Tréand, mais elle ne tint pas « à donner plus de précisions » sur cette période « difficile ». La police française perquisitionna à son domicile à plusieurs reprises : une première fois elle saisit sa machine à écrire, une seconde fois, le 29 décembre 1940 elle trouva des tracts et l’arrêta puis elle revint dans la soirée pour arrêter son père. Celui-ci fut emprisonné à la Santé puis déporté à Auschwitz où il mourut.

Elle-même fut internée à la Petite Roquette et condamnée à 7 mois et demi de prison. À l’issue de sa peine, elle fut internée administrativement, notamment à Chateaubriant, camp P2, au château de Gaillon (Eure) où elle tenta de s’évader en simulant une crise d’appendicite, au camp de Lalande (près de Tours) et enfin au camp de la route de Limoges à Poitiers.

À la Libération, le Parti communiste lui demanda de rester quelques mois dans la région pour aider à mobilisation contre les poches allemandes. Revenue à Créteil en février 1945, elle travailla chez Gévéor à Bercy. Elle se maria le 9 juin 1945, à Créteil, avec un militant communiste, Raymond-Louis Fabre, modeleur, né en 1917, qu’elle avait connu à Châteaubriant. Il habitait à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) avec son père, lui-même militant communiste et appartenait aux Aiglons d’Ivry, société aéronautique. Son père avait fait des démarches qui le firent libérer vers mars 1942. Il était modeleur-mécanicien chez Nord Aviation. Ils eurent deux fils dont Guy, né en 1946.

Employée chez un expert judiciaire automobile de Créteil, elle fut élue conseillère municipale communiste le 26 avril 1953. Son mandat prit fin le 7 mars 1959. La première magistrature municipale était occupée par André Dassibat (RPF). Elle fut candidate en 5e position sur la liste d’Union des gauches républicaines dirigée par Jean-Marie Joly aux élections municipales du 15 mars 1959.

Elle fut à diverses reprises membre du secrétariat de la section communiste de Créteil.

À la fin de sa vie, elle était domiciliée au 39 rue des Écoles à Créteil, au foyer Joseph-Franceschi. Elle était veuve de Raymond-Louis Fabre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23860, notice FABRE Marguerite [née CAMUS Marguerite] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 janvier 2010, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. — Arch. Mun. Créteil. — Renseignements communiqués par Jeannine Gruselle. — Renseignements communiqués par Françoise Wyss, archiviste communale de Créteil. — État civil de Guilly.

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