GENEST Maurice

Par Jean-Pierre Besse

Né le 22 février 1912 à Béthune (Pas-de-Calais), mort le 10 mars 2006 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) ; ouvrier, garçon de café, agent d’assurances, employé SNCF ; militant communiste de l’Oise et d’Eure-et-Loir ; résistant-interné ; député de l’Eure-et-Loir (1946-1951).

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

Maurice Genest était le fils d’un mineur. Dès l’âge de onze ans, après avoir obtenu son certificat d’études, il travailla dans une usine à Frévent (Pas-de-Calais) comme ouvrier limier, puis à quatorze ans monta à Paris où il devint garçon de café. En 1933, inspecteur d’assurances, il s’installa à Agnetz (Oise). L’année suivante, il adhéra au Parti communiste dont il fut l’un des responsables dans la région de Clermont jusqu’à la guerre. Son père installé aussi à Agnetz fut l’un des animateurs des grèves de 1936 dans le secteur du bâtiment. Mobilisé en 1939 au 42e Régiment d’artillerie de La Fère (Aisne) avec le grade de brigadier, fait prisonnier, Maurice Genest s’évada à la fin de 1940.

Entré à la SNCF, il réorganisa le Parti communiste et trouva à Agnetz, un couple de personnes âgées qui accepta d’héberger le matériel clandestin de propagande du parti ; matériel transféré début 1941 chez les L’Hotellier* à Liancourt. Il mit sur pied, avec Marcel Deneux*, les premiers groupes de l’OS et, après avoir échappé à une arrestation en juillet 1941, entra dans la clandestinité. Les rapports de police le présentaient comme en fuite depuis le 15 décembre 1941. Il fut condamné, le 21 mai 1942, par contumace, par la cour d’appel d’Amiens aux travaux forcés à perpétuité en compagnie de Marcel Deneux. Sous le pseudo de Henri, il fut responsable départemental du Parti communiste jusqu’à son arrestation en gare de Laigneville, le 8 octobre 1942. Alors qu’il venait avec deux camarades, Edgar Gordien et Pierre Tarlier, récupérer du matériel de propagande, la gendarmerie de Liancourt l’intercepta.

Écroué à la maison d’arrêt de Clermont, transféré le 21 janvier 1943 à Senlis et le 24 mars 1943 à Amiens, Maurice Genest fut condamné, le 27 mars 1943 et le 3 avril 1943, par la cour d’appel d’Amiens constituée en section spéciale, à vingt ans de travaux forcés pour activités communistes. Le 16 décembre 1943, les autorités allemandes le mirent au secret. Il s’évada le 18 février 1944 lors du bombardement de la prison d’Amiens par l’aviation alliée (opération Jéricho).

Envoyé en mars 1944 dans l’Eure-et-Loir, il assuma la direction clandestine du Parti communiste et dirigea le journal L’Eure-et-Loir dont il demeura le directeur jusqu’en 1949. Membre du Comité départemental de libération, il fut élu conseiller municipal de Chartres, et se présenta aux élections pour la première Assemblée Constituante, à la tête de la liste présentée par le Parti communiste. Avec 24 748 suffrages sur 120 899 suffrages exprimés, il arriva en deuxième position, et fut député. Il siégea à la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales et à la commission du ravitaillement. Il déposa notamment, le 13 avril 1946, une proposition de loi tendant à la nationalisation de certaines sociétés laitières.

Lors de l’élection de la seconde Assemblée constituante, il sollicita le renouvellement de son mandat ; tête de liste, il fut réélu avec 27 518 voix sur 128 203 suffrages exprimés. Réélu aux élections législatives de novembre 1946, toujours à la tête d’une liste du Parti communiste et d’Union républicaine et résistante, il fut membre de la commission des moyens de communication (1947), de la commission du ravitaillement (1947, 1948), de la commission de l’agriculture (1948), de la commission des affaires économiques (1949, 1950, 1951), de la commission des pensions (1950) et de la commission du travail et de la sécurité sociale (1951).

Maurice Genest ne se représenta pas aux élections du 17 juin 1951. Il s’installa dans les années 1960 à Conflans-Sainte-Honorine où il milita au Parti communiste jusqu’à sa mort. Il était officier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23862, notice GENEST Maurice par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 8 décembre 2008, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Jean-Pierre Besse

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

SOURCES : Arch. Dép. Oise, 33 W 8 351, 1 232 W 260. — Site de l’Assemblée nationale. — L’Humanité, 17 mars 2006. — Entretien de Jean-Pierre Besse avec Maurice Genest, en 1984 et 1987.

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