VASSEVIÈRE Pierre

Par Claude Pennetier

Né le 17 janvier 1906 à Paris (XIVe arr.) ; ouvrier ébéniste et menuisier ; dirigeant communiste de Pantin et de Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis).

Fils d’un cocher qui se ruina au jeu et d’une couturière devenue ménagère (tous les deux nés à Chamberet, Corrèze), Pierre Vassevière eut une enfance difficile, puis un apprentissage dur chez un oncle patron ébéniste d’origines alsaciennes. « Ébéniste syndiqué », Pierre Vassevière milita au Parti communiste à Bagnolet puis à Pantin (Seine) et à nouveau à Bagnolet. Il fut arrêté en juin 1930 lors d’une distribution de tracts à propos du versement ouvrier aux Assurances sociales, auquel le PC s’opposait.

Il fit, le 22 août 1931 à Paris XXe arr., un mariage blanc avec Basia Ghelman, une militante étrangère qui mourut dans les années suivantes. En janvier 1933, il intervint à la conférence du rayon du XIe arr. où il était domicilié. Il se présenta aux élections municipales du 5 mai 1935, en sixième position de la liste communiste de Pantin. Vassevière, qui avait une réputation de bon organisateur, succéda à Fernand Couthier* comme secrétaire du rayon et exerça cette responsabilité en 1936-1937.

Il eut un militantisme ralenti en 1938, année de son mariage et de la naissance de son premier enfant. Il en eut trois, les suivants étant nés en 1941 et 1947.

Employé aux ateliers de Bagnolet pendant la guerre et militant communiste clandestin avec son collègue "Jean Richard", un réfugié allemand antinazi , on le retrouve à la Libération, responsable communiste de Bagnolet. C’est lui qui, au nom du PCF, réunit les partis et forces de résistances pour procéder à la composition du conseil municipal provisoire. Il proposa d’y placer huit membres de l’ancienne municipalité communiste de de Coudert et un représentant de chaque groupe de résistance ; devant les protestations de ceux-ci il réduisit à trois les anciens élus et siégea lui-même au titre du PCF. Le conseil était présidé par Alphonse Delavois et comprenait Eugène Haultecoeur*, Pierre Bellanger, Julien Valbon* pour le Front national, puis Robert Valbon au titre du Front uni de la Jeunesse patriotique et Georges Bulliard pour la JC.

Pierre Vayssière est mentionné par Jean-Pierre Gast comme employé communal, membre de la Milice patriotique. Selon un témoignage, il aurait été écarté des responsabilités ou même exclu du Parti communiste. Selon le témoignage de Paul Colombe (de près de trente ans son cadet), secrétaire de la cellule communiste des ouvriers communaux dans les années soixante, écarté ou exclu du PCF depuis longtemps, il n’avait pas sa carte mais payait la somme équivalente à la cotisation au PCF, comme le fasait dans la même commune Lucien Bécret. Menuisier sans responsabilité hiérarchique, il était "respecté", comme un homme "droit", "un homme véritable", bon professionnel, disposé à former les nouveaux arrivants, mais parlant très peu de son passé politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23865, notice VASSEVIÈRE Pierre par Claude Pennetier, version mise en ligne le 9 décembre 2008, dernière modification le 15 décembre 2008.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13119, 13120 et 13131. — Jacques Boutonnet, L’Implantation du Parti communiste à Pantin dans l’entre deux-guerres, mémoire de maîtrise, Paris1, 1972. — Jean-Pierre Gast, Bagnolet, 1939-1944 : Et les gens de Bagnolet se levèrent, Éditions Folies d’encre, 2004. — Renseignements communiqués par son fils, Jacques Vassevière.

ICONOGRAPHIE : Paul Vassevière en 1956. — Grève dans une usine parisienne en 1934 (communiqué par son fils, Jacques Vassevière).

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