FERRY Jules, Charles

Par Jacques Girault, Frédéric Stévenot

Né le 16 septembre 1903 à Gien (Loiret), mort le 22 mai 1964 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) ; inspecteur primaire ; militant socialiste ; résistant.

Fils d’un employé d’octroi, militant radical-socialiste, Jules Ferry, frère aîné de Marcel Ferry, futur instituteur communiste, ouvrier agricole jusqu’à l’âge de quinze ans, fut élève de l’École normale d’instituteurs d’Orléans de 1919 à 1922. Nommé instituteur en banlieue parisienne à Saint-Mandé, il commença à préparer à la faculté des Sciences de Paris l’examen de PCN qu’il abandonna pour partir au service militaire (1923-1925). Il reprit son métier d’instituteur dans le Loiret à Autry-le-Châtel (1925-1935) puis à Fleury-les-Aubrais où il resta peu de temps. Il passa le concours d’inspecteur primaire en 1934 et fut nommé l’année suivante. Titulaire du certificat d’aptitude à l’enseignement agricole (1929), il obtint des certificats de licence es-lettres dans les facultés de Paris puis de Lille entre 1934 et 1942 (morale et sociologie en 1934, psychologie en 1939, philosophie générale et logique en 1939, histoire de la philosophie et psycho-pédagogie en 1942, archéologie préhistorique).

Jules Ferry se maria en août 1925 à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) avec une institutrice. Le couple eut deux enfants.

Devenu inspecteur primaire à Hirson (Aisne) en 1935 puis à Laon I et II (Aisne) pendant quatre mois en 1937, avant de l’être uniquement à Laon I, Jules Ferry tenait à associer les anciens élèves en organisant des cours pour adultes, des sections artistiques, des champs d’expériences agricoles.

Militant socialiste SFIO, Jules Ferry fut mobilisé à Mézières (Ardennes) au début de la guerre comme lieutenant à l’état-major d’un régiment d’infanterie. Démobilisé, il exerça son métier dans un département occupé et bombardé. Il créa un comité d’aide aux instituteurs prisonniers en 1940, relancé en 1943 dont il devint vice-président, réorganisa en 1941 la mutualité scolaire. Il participait aux activités d’un groupe de recherche sur la démographie, ce qui pouvait constituer une couverture. En décembre 1944, il publia une brochure de 17 pages, achevée en juillet 1944, sur la démographie de l’Aisne, avec une préface de l’Inspecteur général des études primaires élémentaires. En effet, il avait fondé et animait le groupe de résistance affilié au mouvement Libération-Nord en novembre 1942. En 1942, le recteur le jugeait « de valeur », mais ajoutait qu’il « aurait encore besoin toutefois d’opérer une réformation partielle de sa mentalité ». L’année suivante, avec l’aide de l’inspecteur d’Académie, il constitua un groupe de résistance dont l’activité, outre la fabrication de faux papiers pour les jeunes instituteurs refusant le Service du travail obligatoire, était d’aménager des filières de départ vers la Belgique pour les aviateurs anglais. S’ajoutaient aussi des sabotages sur les lignes de chemins de fer et sur l’aéroport.

Lieutenant FFI, membre du Comité départemental de Libération depuis mai 1944, Jules Ferry fut proposé, en janvier 1945, par le préfet pour remplacer le conseiller général de Craonne URD Rillard de Verseuil qui venait d’être révoqué. Il refusa en raison de l’incompatibilité entre un mandat politique et ses fonctions professionnelles dans le même département. Le préfet désigna alors le socialiste SFIO Paul Lambin*. Nommé conseiller municipal de Laon à la Libération, il fut candidat socialiste SFIO lors des élections municipales de mai 1945. À la Libération, Jules Ferry organisa une amicale des écoles publiques qui célébra la fête de la libération le 27 septembre 1944.

Jules Ferry obtint sa mutation sur un poste d’inspecteur primaire en raison « des services particulièrement éminents rendus à la Résistance ». Il occupa ses fonctions à Mantes (Seine-et-Oise) en septembre 1945, puis à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) en 1948. Il habita successivement Le Vésinet puis Saint-Germain-en-Laye.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23878, notice FERRY Jules, Charles par Jacques Girault, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 10 décembre 2008, dernière modification le 14 novembre 2013.

Par Jacques Girault, Frédéric Stévenot

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 28299. — Arch. dép. Aisne, 3 MM 4. — Presse syndicale. — Notes de Tony Legendre, de Gilles Morin et de Frédéric Stévenot

ŒUVRE : - La vie de nos cités. Etudes de démographie local (Aisne), 1944. "L’évolution économique d’une commune rurale depuis 150 ans, Veslud. Essai d’économie locale", 1946, 99 p.

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