DUMAS Élie

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer

Né le 9 décembre 1894 à Désaignes (Ardèche), massacré le 13 juin 1944 à Andance (Ardèche), mort le 14 juin 1944 à Annonay (Ardèche) ; cheminot ; victime civile.

Élie Dumas était le fils de Jean Pierre Dumas, tisserand, âgé de 43 ans et de Reine Rosalie Balaye, sans profession.
Ajourné en 1914 et 1915, il fut incorporé au 52e RI avec la classe 1917 le 9 août 1916. Il fut longuement hospitalisé sans qu’on en sache la raison à partir du 26 novembre 1916. Il fut au front à partir du 26 janvier 1918 et fut blessé à la main droite par un éclat d’obus. Il perdit la première phalange du pouce et une partie de la motricité. Après sa convalescence, il fut classé service auxiliaire.
Il fut rendu à la vie civile le 12 août 1919 et une invalidité de 20 % lui fut accordée.
Il se maria le 3 septembre 1921 à Saint-Vallier (Drôme) avec Rosine Marie Rose Ratisson et, veuf, le 12 décembre 1925 à Saint-Sorlin-en-Valloire (Drôme) avec Claudine Berthine Bégot. Il était père de deux enfants et exerçait le métier de cantonnier au chemin de fer, à Andance (Ardèche), où il était domicilié.
Le 13 juin 1944, un soldat allemand qui contrôlait les usagers de la route entre Andance et Sarras (Ardèche) fut tué par un résistant qui circulait en automobile.
Vers 18 heures, un camion de soldats allemands arriva au village d’Andance. Les soldats tirèrent des coups de feu sur les façades et lancèrent des grenades.
Arrivant au quartier de Cueil ils firent monter dans leur camion à coups de crosse Élie Dumas et Gabriel Sauzon qui revenaient de leur travail sur la voie ferrée Lyon-Nîmes.
Plus loin, ils firent monter Henri Biennier et Eugène Perrin qui étaient en train de cueillir des cerises dans une propriété au bord de la RN 86.
Barthélemy Decitre qui circulait à bicyclette sur cette route fut tué d’une rafale de pistolet mitrailleur au quartier des Pals.
Un peu plus loin, les Allemands firent descendre leurs prisonniers et les torturèrent sauvagement. Puis ils les firent s’aligner contre un rocher et les achevèrent à l’arme à feu.
Dans son témoignage, le médecin qui examina les victimes indique qu’Élie Dumas n’était pas encore mort quand il était arrivé sur les lieux du massacre, qu’il avait plusieurs balles dans la nuque et était dans le coma.
Après l’avoir fait transporter chez lui pour lui donner les premiers soins, il le fit conduire à l’hôpital d’Annonay (Ardèche) où il mourut le lendemain.
Continuant leur route les Allemands arrivèrent à Sarras vers 18h30 et poursuivirent leur action de représailles, incendiant plusieurs maisons et tuant quatre personnes.
Élie Dumas obtint la mention « Mort pour la France » en 1945 et le titre d’interné politique en 1963.
Il est enterré au cimetière communal d’Andance.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur une stèle érigée sur le lieu du massacre, quartier des Pals, à Andance (Ardèche).


Voir : Andance et Sarras, 13 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238796, notice DUMAS Élie par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 23 février 2021, dernière modification le 15 juillet 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 338806 (nc).— Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 224.— Arch. Dép. Ardèche, RMM, Privas 1914, mat 521.— Hervé Barthélemy et Clément Gosselin dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017 page 555.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance), acte de décès n°19.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable