ÉLISSÉE Antoine [ÉLISSÉE Julien, Antoine]

Par Éric Belouet

Né le 16 février 1943 à Tananarive (Madagascar) ; employé comptable, instituteur spécialisé, directeur d’école privée ; militant jociste du Gard, permanent de la JOC (1966-1969) ; membre de l’ACO (1969-1974) ; syndicaliste CFDT, secrétaire départemental du syndicat de l’équipement, puis du Syndicat national des directeurs et directrices d’écoles catholiques (Synadec).

[Coll. privée Antoine Élissée]

Son père, Georges Élissée, originaire de Guyane, était militaire dans la Coloniale où il était ouvrier menuisier charpentier ; il était croyant, pratiquant irrégulier. Sa mère, Marie née Bazin, originaire de La Réunion, catholique pratiquante régulière, était mère au foyer. Antoine Élissée était le troisième de sept enfants (cinq garçons et deux filles). La famille déménageait souvent en raison de la situation militaire du père. Elle quitta Madagascar en 1946 pour s’installer à Toulouse (Haute-Garonne), puis en Guyane l’année suivante, enfin à Nîmes (Gard) en 1949 où Julien Élissée effectua toute sa scolarité. Il fréquenta l’école primaire publique, obtint le certificat d’études primaires, alla au cours complémentaire Mont-Duplan, obtint le BEPC, puis entra en 1960 au lycée technique Camargue et en sortit après deux ans, titulaire d’un CAP de comptabilité. En 1962, Antoine Élissée entra au travail comme employé au service comptable de l’usine de chaussures Bastide, à Nîmes, qui comptait 300 ouvriers. De novembre 1963 à février 1965, il effectua son service militaire dans l’aviation à Saint-Dizier (Haute-Marne), puis, de retour à Nîmes, fut embauché à la Direction départementale de l’équipement (DDE) du Gard et affecté comme aide comptable aux Pont-et-Chaussées.

Après avoir été scout de 1955 à 1961, Antoine Élissée découvrit la JOC par l’intermédiaire de militants jocistes de son lycée. Il y adhéra en 1961 et créa une équipe dans son quartier de la Croix-de-Fer qui parvenait à regrouper 25 jeunes. L’action était surtout orientée sur la gestion des loisirs. En 1963, il intégra l’équipe de la fédération du Gard, dont il fut successivement responsable « apprentis » puis président. Sollicité par la JOC pour devenir permanent, il quitta la DDE et prit ses nouvelles fonctions en novembre 1966, en remplacement de Robert Boucher*, au sein du secteur Sud-Est dont l’équipe se composait de quatre autres permanents : Jean Limonet* (responsable du secteur), Xavier Cussac, André Darrouzet et Bernard Lagneau*. Il y avait la responsabilité du Rhône, de l’Ain et de la partie nord de l’Isère (Vienne). Sur le plan national, il succéda à Jean-Claude Monville* comme responsable de la rubrique « courrier des lecteurs » de Jeunesse ouvrière. À l’époque, les permanents passaient en moyenne quinze jours par mois dans leur secteur et le reste du temps au secrétariat général de la JOC, 12 avenue de la Sœur-Rosalie, à Paris (XIIIe arr.). Son mandat de permanent achevé, il quitta la JOC en juillet 1969.

Antoine Élissée se maria à Nîmes le 26 juillet 1969 avec Suzanne Sautel, accompagnatrice Âmes vaillantes, professeur de comptabilité dans un lycée technique, avec laquelle il fut membre de l’ACO pendant cinq ans (1969-1974) ; trois enfants naquirent de cette union (Pascal en 1971, Emmanuelle en 1972, Benoît en 1978). Il parvint à se faire réembaucher à la DDE, toujours aux Ponts-et-Chaussées, mais cette fois à la subdivision de Beaucaire où il redémarra la CFDT de l’équipement dans le département et en fut le secrétaire départemental. Sur le plan interprofessionnel, il siégeait au conseil de l’Union départementale.

Lorsqu’il militait à la JOC, Antoine Élissée s’était montré très sensible aux questions touchant à l’enfance en difficulté et cela influença son évolution professionnelle ultérieure. En 1974, il quitta en effet la DDE pour entrer comme enseignant à l’Institut médico-pédagogique (IMP) « Le Genévrier », à Nîmes-Courbessac, qui s’occupait d’enfants caractériels. Cet IMP ne dépendant pas directement de l’Éducation nationale mais de la convention collective des hôpitaux, il souhaita faire reconnaître son statut d’enseignant et suivit pendant plus de huit ans, parallèlement à son activité professionnelle, une formation par correspondance. Il obtint ainsi la capacité en droit en 1976, le baccalauréat en 1978, le diplôme d’instituteur en 1981, puis celui d’instituteur spécialisé en 1983. À l’IMP, il créa une section CFDT – rattachée au syndicat de la santé – qui groupait une dizaine d’éducateurs.

En 1985, Antoine Élissée quitta l’IMP pour devenir, en septembre, directeur de l’école Valsainte, à Nîmes, école maternelle et primaire privée sous contrat d’association, et le resta pendant quinze ans (entrecoupés d’une année d’arrêt en 1995 en raison de problèmes de santé). Cette nouvelle activité lui donna l’occasion de poursuivre son engagement syndical sous une autre forme puisqu’il fut, de 1997 à 2000, secrétaire départemental du Syndicat national des directeurs et directrices d’écoles catholiques (Synadec). De 2000 jusqu’à son départ à la retraite en juin 2003, il fut enfin professeur de Section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) au collège Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, à Nîmes, où il enseignait les mathématiques et les sciences.

Sur le plan associatif, Antoine Élissée s’investit dans l’Association de parents d’élèves de l’enseignement libre (APEL) lorsque ses enfants étaient scolarisés, siégea au conseil d’administration d’une maison de retraite de quartier (2000-2005) et donna, en 2003, des cours à domicile dans le cadre de l’association d’Enseignement pour l’aide aux enfants malades (AEEM). Depuis sa retraite, il était très actif sur le plan paroissial, notamment à travers des activités visant à établir un dialogue avec des non pratiquants (partage d’évangile) et des non croyants (repas de quartier, participation à la préparation au baptême…) ainsi qu’à une association de quartier où il en est le président. Son épouse effectua toute sa carrière comme professeur dans l’enseignement privé où elle fut syndiquée. En 2008, le couple vivait à Nîmes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23881, notice ÉLISSÉE Antoine [ÉLISSÉE Julien, Antoine] par Éric Belouet, version mise en ligne le 10 décembre 2008, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Éric Belouet

[Coll. privée Antoine Élissée]

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Témoignage de l’intéressé, 18 et 20 mars 2008.

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