TILLES Georges alias Le Toubib

Par Eric Panthou

Né le 17 avril 1920 à Paris (XVIe arr.), mort au combat ou exécuté sommairement le 20 ou 21 juin 1944 à Fridefont (Cantal) ; étudiant en médecine ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et du corps franc des Truands.

Fils de Gdalia dit Robert Tilles, 28 ans, fourreur, et de Rose Kleinmann (ou Klemann) 19 ans, Georges Tilles habitait avant-guerre à Montmorency (Seine-et-Oise). Il était étudiant en médecine à Nice en novembre 1942 quand il fut condamné par le tribunal de Saint-Julien-en-Gennevois à 6 mois de prison pour avoir avec sa mère et 3 autres personnes faciliter le passage clandestin de la frontière à de nombreux israélites et pour avoir reçu de l’argent en échange, une partie étant semble-t-il reverser à l’UGIF. Sa mère fut condamnée à 8 mois de prison. Georges Tilles se maria à Nice (Alpes-Maritimes) le 30 juin 1943 avec Germaine, Rachel, Magali Guastalla.
Il habitait Arlanc ou Chaumont-le-Bourg au sud-est du Puy-de-Dôme en 1944. D’origine juive, il s’était sans doute réfugié ici après sa libération de prison.
Il rejoignit la Résistance le 1er mai, quelques semaines avant l’appel du Colonel Gaspard à rejoindre en masse le Mont-Mouchet, lancé le 20 mai 1944.
Il prit le nom de guerre Le Toubib et fit partie du corps francs des Truands envoyés dans le Réduit de Chaudes-Aigues.
Le réduit est attaqué avec violence les 20-21 juin, par l’action convergente de trois unités de la Wehrmacht appuyées par une artillerie et par un appui aérien efficaces. Devant l’évidente disproportion des forces et des puissances de feu, l’ordre de décrochage est donné dans la soirée du 20 juin. On relèvera 120 morts morts parmi les maquisards et la population civile à l’issue des combats du secteur, répartis sur plusieurs communes.
Selon un jugement du tribunal de Saint-Flour du 7 juin 1945. il aurait été tué à Bressoles, commune de Chaudes-Aigues le 20 juin 1944 et était lieutenant FFI.
Il semble néanmoins qu’il faille plutôt placer son décès à Fridefont (Cantal). En effet, un résistant identifié comme Georges Villes dans l’enquête pour crimes de guerre, figure parmi 5 résistants retrouvés exécutés sommairement, les mains attachés dans le dos à La Bastide, commune de Fridefont (Cantal) le 21 juin 1944. Il s’agit assurément de Georges Tilles puisqu’ils ont le même prénom, le même pseudonyme et leur patronyme diffère juste par leur première lettre. Mais comme l’enquête inclut deux victimes n’ayant pas été tuées comme les autres mais au combat (Vincent-Achard et Mercier), le 20 juin, un doute subsiste sur le fait que Tilles ait été tué le 20 juin au combat.

Il a été reconnu Mort pour la France.

Son nom ne figure sur aucun monument.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238950, notice TILLES Georges alias Le Toubib par Eric Panthou, version mise en ligne le 27 février 2021, dernière modification le 27 février 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 163996, dossier Georges Tilles (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 571460, dossier résistant Georges Tilles (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : crimes de guerre, secteur Chaudesaigues. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — L’Univers israélite, 16 mai 1919. — Ruth Fivaz-Silbermann, La fuite en Suisse : Les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de la Solution finale. Calmann Lévy . — Le Nouvelliste, 14 Novembre 1942. — État-civil Paris (en ligne).

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