GUIBOUD-RIBAUD Raymond [RIBAUD Raymond, André]. Pseudonyme : Madame Davant, Raymond André

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 20 avril 1912 et mort le 9 avril 1995 à Gap (Hautes-Alpes), ouvrier du livre, maître imprimeur, résistant.

Les parents de Raymond Guiboud-Ribaud étaient extrêmement modestes. Sa mère, Marie Madeleine Maillet, originaire de Gap, était couturière et son père, Henri Guiboud-Ribaud, originaire de Tullins, exerça plusieurs petits métiers pour subvenir aux besoins de sa famille. Ses parents s’installèrent comme glaciers à Gap en 1913.
Raymond et son frère aîné Gaston étaient engagés dans la vie du diocèse de Gap. Ils ont été responsables au sein de l’Association des scouts de France.

En juin 1936, Raymond Guiboud-Ribaud s’associa avec son frère Gaston, qui avait fondé une imprimerie deux ans plus tôt. L’entreprise fut alors baptisée « Les Impressions commerciales. Imprimerie Ribaud Frères » (6 rue Capitaine-de-Bresson, Gap).

Raymond Guiboud-Ribaud fut mobilisé pendant la drôle de guerre jusqu’au 27 juillet 1940. Il fut décoré de la croix de guerre. Il revint dans ses foyers le 31 juillet.

Pendant l’occupation, les frères Guiboud-Ribaud s’engagèrent dans la résistance. Ils participèrent à un groupe clandestin en août 1940 parmi les démocrates chrétiens de la région.

L’Imprimerie Ribaud Frères imprima en septembre 1941 A travers le désastre (5000 exemplaires) de Jacques Maritain, à la demande de Marcel Arnaud, par l’intermédiaire de Fernand Belot. L’ouvrage fut réalisé par Raymond, son épouse Suzanne et son frère Gaston Guiboud-Ribaud. L’imprimerie fut par la suite utilisée pour différents travaux clandestins : faux papiers (dont de fausses cartes permettant d’accéder aux ports et docks de Marseille), faux tickets de rationnellement, faux bons de réquisition, et ce jusqu’à la libération. A partir de 1942, Ils travaillèrent en particulière pour l’association La Chaîne, qui sous couvert d’entraide, fournit des faux papiers aux prisonniers évadés..
Les frères Ribaud furent également chargés de surveiller le contenu du courrier distribué à Gap.
En 1942-1943, Raymond Guiboud-Ribaud partie des Groupes-Francs Hautes-Alpes, et s’engagea dans le réseau Action (SAP Archiduc) et l’ORA. Gaston Guiboud-Ribaud entra dans le réseau Corvette (il fournissait des clichés nécessaires à la fabrication de faux papiers).

Le 6 juin 1944, Raymond Guiboud-Ribaud entra dans le maquis (FFI).

Après la guerre, les frères Guiboud-Ribaud poursuivirent l’activité de leur entreprise jusqu’à leur retraite, en 1976 pour Raymond et 1978 pour Gaston. En 1978, Gaston Guiboud-Ribaud céda des parts à son fils André, qui travaillait avec son père et son oncle depuis 1954 et qui prit la direction de l’entreprise appelée désormais Imprimerie Ribaud. Elle ferma ses portes en 1983.

Raymond Guiboud-Ribaud a été fait chevalier de la légion d’honneur en 1944 et décoré de la médaille de la résistance en 1946.

Raymond Guiboud-Ribaud a épousé Suzanne Eynaud à Gap le 13 juillet 1936. Le couple eut six enfants : Monique (née en 1937) Suzanne (1938) et Geneviève (1942), Chantal, Thérèse et Roseline.

A la Libération, l’Imprimerie Ribaud Frères a imprimé une série intitulée Maquisard et Gestapo de 1946 à 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238973, notice GUIBOUD-RIBAUD Raymond [RIBAUD Raymond, André]. Pseudonyme : Madame Davant, Raymond André par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 27 février 2021, dernière modification le 28 septembre 2022.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : SHD GR 16 P 276335. – Arch. Dép. Hautes-Alpes acte naiss. n°50 [en ligne]. - Paul Pons, « Gaston Guiboud-Ribaud (1907-1986) ». Bulletin de la Société d’études des Hautes-Alpes, 1988, p. 122-124. – Renée Bédarida. Les Armes de l’esprit : Témoignage chrétien, 1977, Ed. Ouvrières, p. 66-67. - Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 387-388.

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