DUPLAN Jean. Pseudonymes : Jules ; Voisel

Par Jean-Louis Franceries

Né le 7 octobre 1910 à Montauban (Tarn-et-Garonne), mort le 26 mai 1992 à l’Institut National des Invalides, Paris (VIIe arr.)  ; militant et résistant communiste, FTPF dans le Tarn-et-Garonne et dans le Lot-et-Garonne.

Jean Duplan est né à Montauban, Tarn-et-Garonne, cinquième d’une fratrie de sept enfants. Son père, Louis-Henri Duplan était chef jardinier à la ville de Montauban et membre du parti radical socialiste qui dominait alors la vie politique tarn-et-garonnaise.
Enfant, il fut atteint par le virus de la poliomyélite : sa jambe gauche s’en trouva atrophiée, la mobilité de son bras droit réduite.
En 1930, Jean Duplan devint aide-comptable à la direction des régies municipales. Il adhéra au parti communiste et participa vers 1937-1938 avec le secrétaire fédéral Pierre Couchet à la création et à la rédaction de l’hebdomadaire départemental La Vague.
Il se maria en 1937 et le couple éléva deux enfants.
De juin 1940 à novembre 1942, il fut le directeur du Service Municipal des Réfugiés. Il assuma bénévolement la fonction de trésorier de la section montalbanaise du Comité d’Assistance aux Réfugiés, une organisation juive d’aide aux israélites en zone non-occupée repliée à Marseille. Il fut chargé de répartir l’aide financière que le Comité lui envoyait à destination de certaines familles juives réfugiées. À plusieurs reprises, Jean Duplan et son épouse hébergèrent dans leur appartement des juifs pour les soustraire aux recherches des policiers français et allemands.
Pour le 11 novembre 1940, il rédigea le premier journal clandestin du département, L’ Étoile du Quercy, souvent réduit à une simple feuille dont la frappe et l’impression sur une ronéo sont assurées par Marguerite Joubert. Il réorganisa la section clandestine communiste de Montauban et la dirigea avec l’aide de Paul Golse, chargé des relations avec les autres organisations et les syndicats, et de Roger Gardes pour l’organisation et la propagande. Il participa à l’organisation de deux manifestations de ménagères, en mai et novembre 1942.
En novembre 1942, il passa aux FTPF, adhésion donnée à André Delacourtie, « Arthur », commandant militaire pour l’inter-région Gers, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne. Jean Duplan utilisa ses fonctions à la Mairie de Montauban pour distribuer des tickets d’alimentation à ses camarades résistants et les ravitailler en couvertures, en ustensiles... Au début de 1943, il créa pour le Tarn-et-Garonne le Service Médical FTP dont firent partie le docteur Malbreil, le chirurgien Huguet et le pharmacien Pothier.
Le 1er mars 1944, sur le point d’être arrêté par la Gestapo, il fut dirigé vers le maquis FTPF d’Allons (Lot-et-Garonne). Il participa à des actes de sabotage sur les voies ferrées et les installations électriques. Le 1er avril, il fut nommé secrétaire du Commissaire aux Effectifs de la région 3 (Lot-et-Garonne) puis le 27 mai Commissaire Technique régional avec le grade de lieutenant. Le 13 juin 1944, il prit part au combat d’Astaffort (Lot-et-Garonne) contre la milice et les troupes d’occupation ; blessé grièvement, il perdit l’usage complet du bras droit, de la hanche et de la jambe gauche.
Après la Libération, retour à Montauban où il participa à l’organisation du bataillon « Louis Sabatié », jusqu’à sa démobilisation le 19 septembre 1944. Il réintègre son emploi municipal ; en 1947, il devint chef du bureau des affaires scolaires et secrétaire à l’école municipale de musique.
Jean Duplan poursuivit son activité militante au sein de la section de Montauban et au niveau fédéral. Il fut le correspondant de l’hebdomadaire de la région toulousaine du PCFLa Voix du Midi qui cessa sa parution en 1946, puis du quotidien national L’Humanité.
Il prit sa retraite en 1972. En 1977, il fut admis à résider à l’Institut National des Invalides. Il devint le rédacteur du bulletin interne L’ Écho des Invalides, participa aux recherches historiques pour l’ouvrage d’Anne Muratori-Philip Les Grandes heures des Invalides paru en 1989. En 1988, il intégra la Garde de l’Étendard d’Honneur des Invalides.
Il décéda le 26 mai 1992 ; le général d’armée Schmitt, gouverneur des Invalides prononça son allocution funèbre. Jean Duplan fut inhumé au cimetière de Vaugirard Paris XVe, parmi d’autres pensionnaires des Invalides.
Décorations : Croix de guerre 1939-1945 avec citation à l’ordre de l’armée, Médaille du Combattant Volontaire de la Résistance, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Jean Duplan avait pour frère Noël Duplan ( Daniel) qui devint le Commandant NIL chef départemental de l’armée secrète de Tarn-et-Garonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239191, notice DUPLAN Jean. Pseudonymes : Jules ; Voisel par Jean-Louis Franceries, version mise en ligne le 7 mars 2021, dernière modification le 11 mars 2021.

Par Jean-Louis Franceries

SOURCES : ONAC de Tarn-et-Garonne ; archives du Comité départemental d’Histoire de la deu-xième guerre mondiale ; le livre Le PCF dans la résistance en Tarn-et-Garonne ; les documents recueillis par Mme Daimé-Maisonneuve, petite-fille de Jean Duplan.

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