CASALI Aldo

Par Eric Panthou

Né le 18 septembre 1923 à Chambéry (Savoie), exécuté sommairement le 8 juillet 1944 à Paulhac (Cantal) ; boulanger puis moniteur aux Chantiers de Jeunesse ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur.

Fils de Dario, 36 ans, manoeuvre d’origine italienne, et de Maria Travagin, 31 ans, ménagère, Aldo Casali -orthographié Cazalis dans un dossier d’enquête pour crimes de guerre- était boulanger et habitait 2 rue du Couvent Montigny-les-Metz (Moselle). Sous l’Occupation, il devint moniteur des Chantiers de jeunesse à Bélinay (Cantal). Sa mère, habitant Metz au début de l’Occupation, fit partie des expulsés mosellans. Elle s’installa à Artemare (Ain). Son père était déjà décédé à cette époque.

Le 8 juillet 1944, vers 5h30, une colonne allemande envahissait la vallée de la rivière Épie, affluent de la Truyère, entre Paulhac et le hameau de Bélinay, commune de Paulhac (Cantal), pour attaquer le maquis.
Le jeune Aldo Casali, caporal FFI rescapé des combats de Chaudes-Aigues, s’était réfugié dans ce secteur qu’il connaissait bien en tant qu’ancien moniteur des Chantiers de Jeunesse de Bélinay. Il était arrivé le 6 juillet et avait obtenu d’être abrité par François Rigal, cultivateur à La Sagnette, commune de Paulhac. il dut fuir de la grange de François Rigal dès l’arrivée des centaines d’Allemands ce 8 juillet. Une patrouille s’approchant de l’endroit où il s’était caché, il dut fuir vers 10h30 et fut alors abattu. Blessé seulement sous un bras et soigné dans le but d’en tirer des renseignements, il fut achevé d’une balle dans la tête vers 13 heures le même jour. Un paysan du secteur avait été sollicité par les Allemands pour identifier celui qu’il qualifiait de terroriste. Les paysans du coin l’inhumèrent provisoirement près du lieu d’exécution, les Allemands ayant interdit une inhumation au secteur. C’est 12 jours après que Paul Touly, mosellan expulsé, préparateur en pharmacie et résistant demeurant à Bélinay, put faire procéder à son inhumation au cimetière de Paulhac.

Un second résistant d’une vingtaine d’années vêtu d’un blouson des Chantiers de Jeunesse fut exécuté dans le secteur le même jour de la Sagnette en contrebas de la route allant à Paulhac. Son corps ne fut retrouvé que 12 jours après. Le résistant avait été arrêté, conduit un peu plus loin affreusement mutilé après torture. Il resta inconnu, seule une chevalière avec les initiales E.B. permettant d’aider à son identification. Il a été inhumé en même temps qu’Aldo Casali.

La colonne allemande responsable de cette double exécution opéra dans la commune de Narnhac le lendemain. Elle appartenait à la Brigade Jesser selon l’enquête pour crimes de guerre menée en 1945.

Il a été reconnu Mort pour la France.

Son nom figure sur le monument aux Morts 1939-1945 à Artemare. Il est orthographié Cazalis sur la liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239299, notice CASALI Aldo par Eric Panthou, version mise en ligne le 13 mars 2021, dernière modification le 18 février 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 : liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 60 : Paulhac, exécution de deux résistants. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 281 : Saint-Flour, exécution de 25 otages. — SHD Vincennes, GR 16 P 109651, dossier résistant Aldo Casali (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 39156, dossier Aldo Casali (nc). — Mémorialgenweb. — État civil Paulhac et Chambéry.

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