BERLIVET Jean, François, Marie

Par Gildas Priol

Né le 7 mars 1923 à Le Drennec (Finistère), mort au combat le 14 juillet 1944 à Saint-Méen (Finistère) ; boulanger ; résistant de l’Armée secrète.

Jean François Berlivet était boulanger de profession et résidait chez ses parents à L’Hermitage en Lambézellec, aujourd’hui quartier de Brest, sous l’occupation. La boulangerie dans laquelle il travaillait était située rue de la Vierge (actuellement rue Glasgow et rue Paul Masson).
Il donna son adhésion à la Résistance le 14 janvier 1944 dans le groupement Brest-Est de l’Armée Secrète. Dans son secteur, c’était principalement le mouvement Défense de la France (D.F) qui impulsait le recrutement. Jean Berlivet participa alors aux actions de son groupement en diffusant la propagande, notamment pour le recrutement d’autres volontaires. Il faisait également office d’agent de liaison et de renseignement pour ses supérieurs. Il semble que ce soit pour échapper au Service du Travail Obligatoire (S.T.O), mais surtout pour échapper à une vague d’arrestations dans tout le pays de Brest, qu’il fut dirigé vers le canton de Lesneven en fin mai 1944.
Pris en charge par la Résistance locale, notamment grâce à madame Berder, les réfugiés brestois furent placés au Bois Morizur ou dans une ferme inhabitée de Saint-Méen à Kérougon. C’est dans cette dernière que Jean Berlivet se réfugia et vit arriver dans les jours qui suivirent d’autres patriotes brestois en exil. Outre Jean Berlivet, ce groupe comprenait : Louis Berthou, Jean Gouriou, Pierre Hagnéré, Roger Henry, Jean Le Bris, Robert Le Page, Georges Midrouillet et Joseph Nicolas. Aux brestois, s’ajoutèrent rapidement François Kerbrat et Jean Lamandé. Ces réfugiés formaient finalement un embryon de maquis et agirent au moins une fois, en sabotant la voie ferrée Landerneau-Lesneven à hauteur de la gare du Folgoët.

Le kommando de chasse allemand I.C 343 de Landerneau fut mis sur la piste du maquis de Kérougon suite à un rendez-vous à Saint-Divy avec Jean-Marie Cavalloc, entrepreneur originaire de Sizun. Nous ignorons la façon dont il obtint l’information. Les Allemands décidèrent de mener l’enquête le 13 juillet 1944. Herbert Schaad, le sergent Friedrich Horch et le supplétif français Jean Corre se rendirent dans les fermes des environs pour obtenir des précisions. Le 14 juillet 1944 au petit matin, les soldats allemands investirent les abords de la ferme qui servait de maquis. Une fusillade éclata entre maquisards et allemands aidés de trois supplétifs français.
Le combat se révéla inégal, notamment à cause de grenades allemandes lancées dans la ferme. Seuls Pierre Hagnéré, Georges Midrouillet et Roger Henry parvinrent à s’échapper à travers champs. Un quatrième malheureux parvenu à s’extraire de la ferme tenta également de fuir mais un tir le faucha mortellement.
Les résistants tués lors de l’attaque, ou abattus sommairement sur place sont : Jean Berlivet et ses compagnons Louis Berthou, Jean Gouriou, François Kerbrat, Jean-Pierre Lamandé, Jean Le Bris, Robert Le Page et Joseph Nicolas. Le fermier hébergeur, Louis Thépaut, fut également abattu à quelques centaines de mètres de là par les Allemands et sa ferme incendiée.
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué Interné-résistant (DIR), et FFI.
Jean Berlivet reçut à titre posthume la médaille Militaire, la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile d’Argent et la médaille de la Résistance française.

Son nom est gravé sur la stèle érigée devant la ferme de Kérougon. La croix de Kerougon, édifiée vers 1950 dans un petit enclos, porte une plaque indiquant "Aux neuf fusillés du 14 juillet 1944 au maquis de Kerougon, requiescant in pace".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239326, notice BERLIVET Jean, François, Marie par Gildas Priol, version mise en ligne le 15 mars 2021, dernière modification le 7 janvier 2022.

Par Gildas Priol

SOURCES : AVCC, Caen, 21P 707294.— SHD, Vincennes, 16P 505228, dépositions de Friedrich Horch et Jean Corre, transmises par Edi Sizun. — Arch. Dép. Finistère, 1622 W, dossier individuel de Combattant volontaire de la résistance. — Arch. mun. Brest, 153 S 12, fonds Joël Le Bras, copies des dépositions d’Herbert Schaad, Jean Corre et Gabriel Poquet en septembre 1944. — Mémoire des hommes. — Roland Bohn, Chronique d’hier, tome 1, La vie du Léon 1939-1945, auto édition, 1993.— Joël Le Bras, textes L’affaire Jean-Pierre Lamandé, De l’affaire BDG à l’affaire du maquis de Kérougon et Résistance de Brest-Est (2007). — Famille Berlivet, documents et iconographie. — Note Annie Pennetier. — Site Mémoires des résistant.e.s du pays de Brest.

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