FIZAINE Georges

Par Gilles Morin

Né le 27 septembre 1905 à Allerey (Côte-d’Or), mort le 11 février 1992 à Bar-le-Duc (Meuse) ; professeur de lycée ; syndicaliste et militant socialiste de la Meuse ; résistant ; secrétaire de la fédération SFIO (1945), puis PSA (1959) ; conseiller général de Bar-le-Duc (1945-1951), député aux deux Assemblées constituantes (1945-1946).

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

Fils d’un instituteur, Georges Fizaine fut professeur au lycée de Bar-le-Duc (Meuse) à partir de 1930. Militant actif du syndicat de l’enseignement et de la section socialiste de Bar-le-Duc, il donnait des cours au Collège du Travail de la ville. Délégué à la propagande de la fédération SFIO de la Meuse à partir de 1937, il représenta celle-ci aux congrès nationaux de Royan (4-7 juin 1938) et de Nantes (27-30 mai 1939). À la veille de la guerre, il était aussi secrétaire de la section socialiste de Bar-le-Duc.

Georges Fizaine, membre du Comité départemental de Libération au titre de Libération-Nord, assura la réorganisation de la fédération, avec le syndicaliste Joseph Berger à la fin 1944, et fut secrétaire fédéral peu après la libération tardive du département, de janvier 1945 à août 1946. Dans cette terre de mission du socialisme, pays de frontière où l’influence cléricale était forte, la fédération fut en permanence l’une des plus faibles de la SFIO au plan national et le demeura jusqu’au Parti socialiste.

Georges Fizaine fut élu conseiller municipal et désigné adjoint au maire de Bar-le-Duc en 1945 et fut reconduit à cette fonction en 1947, jusqu’en 1953. Il gagna aussi le siège de conseiller général de Bar-le-Duc. Au premier tour, en septembre 1945, il obtint 1 655 voix, sur 10 630 inscrits et 7 737 exprimés ; au deuxième, après le retrait communiste, il l’emporta par 3 564 voix dans une triangulaire contre un candidat MRP (1 564 voix) et un républicain indépendant (2 827 voix). Il ne se représenta pas en 1951.

Georges Fizaine fut surtout le premier député socialiste du département, élu de 1945 à 1946 aux deux Assemblées constituantes grâce au scrutin proportionnel. Il conserva de justesse son siège en juin 1946, en dépit d’une campagne active, où il assurait jusqu’à cinq réunions quotidiennes. Mais les communistes gagnèrent 2 000 voix sur les socialistes. Il fut désigné par le groupe socialiste pour siéger à la Haute Cour de Justice le 21 juin 1946. Battu aux législatives de novembre 1946, les communistes emportant son siège, il fut de nouveau candidat au Conseil de la République le mois suivant.

Le délégué permanent du parti, Flocard*, affirmait en novembre 1950 qu’il avait cessé « toute activité du point de vue propagande » depuis son échec de novembre 1946. Dans une autre correspondance, antérieure de quelques mois, il le disait « absorbé par ses occupations professionnelles ». Il avait pourtant été désigné secrétaire fédéral-adjoint en 1949, la fédération manquant cruellement de cadres et d’adhérents. Sa candidature aux législatives de juin 1951 fut rejetée par la fédération, au profit de celle de Dodin*. Le préfet le disait « en difficulté avec la section » en octobre 1951, lorsqu’il ne se représenta pas aux cantonales. Il avait en fait été critiqué par la section de Bar-le-Duc en 1950 et par le congrès fédéral en 1951, pour avoir voté l’attribution de matériel scolaire pour les pauvres des écoles privées au conseil général. Il s’était défendu en faisant état de son action pour l’école publique. Il demeura malgré cela membre de la commission exécutive fédérale en septembre 1952 et fut réélu secrétaire fédéral à la propagande en octobre 1953.

Après les événements de 1958, Georges Fizaine adhéra au Parti socialiste autonome (PSA) et fut responsable fédéral de ce parti. Il fut par ailleurs élu à la délégation permanente du congrès de Montrouge en mai 1959, puis délégué au 2e et dernier congrès national du parti en mars 1960. Le PSA ayant fusionné avec l’Union de la gauche socialiste (UGS) et Tribune du communisme pour former le Parti socialiste unifié (PSU), il fut secrétaire de la fédération du PSU de sa fondation en 1960 à 1963 au moins. Redevenu enseignant depuis 1946, il était syndiqué au SNES.

Fizaine s’était marié à Dijon le 21 mars 1931. Son fils, Jean-Claude, né en 1935, était membre des Étudiants socialistes et correspondant du CSEAPA en 1957, adhérent PSU en 1960-1961, professeur de lycée et secrétaire de section SNES (Fichiers PSU et archives Seurat).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23945, notice FIZAINE Georges par Gilles Morin, version mise en ligne le 19 décembre 2008, dernière modification le 1er juillet 2009.

Par Gilles Morin

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/112/B, 121, 238, 285, 295. F/1cIV/153. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — Archives de l’OURS, dossiers Meuse et Haute-Marne. — Archives A. Seurat. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1958. — Profession de foi, aux législatives de juin 1946. — L’Éveil de la Meuse, 1936-1939. — Tribune socialiste, 4 juin 1960, 1er juillet 1961. — G. Weill, « La représentation parlementaire de la Meuse depuis 1848 », Bull. des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de la Meuse, n° 2, 1965, p. 79-94. — Notice DBMOF par Étienne Kagan. — État civil d’Allerey.

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