HÉLOUIS Émile, Paul.

Par Gilles Pichavant

Né le 23 septembre 1896 à Maromme (Seine-Inférieure, Seine-Maritime),mort le 23 août 1972 à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime) ; Ouvrier métallurgiste, scieur en métaux ; syndicaliste CGTU puis CGT ; Communiste ; adjoint au maire de Déville-lès-Rouen (1945-1947) ; résistant.

Émile Hélouis fut embauché à la la Compagnie française des métaux située à Déville-lès-Rouen le 2 novembre 1914. Lors de sa mobilisation le 10 août 1916, il était domicilié chez ses parents, 77 rue Gambetta à Déville-lès-Rouen. C’est le domicile qu’il conservera jusqu’au milieu des années 1930.

Sous les drapeaux, le 16 juillet 1918, il fut muté au réseau des Chemins de fer de l’État sur décision inconnue. Il quitta les chemins de fer de l’État le 30 septembre 1919, le jour de la démobilisation, pour revenir travailler à la Compagnie française des métaux, comme scieur sur métaux. Il ne cessa d’être considéré comme un bon ouvrier.

Au milieu des années 30, il habitait au 99 rue du Canal à Bapeaume sur la commune de Canteleu, à proximité de Déville et de l’usine. Pendant les grèves de 1936, il fut délégué des grévistes de la CFM avec Roger Bonnifet, secrétaire du syndicat des métaux de Déville, et Gustave Delarue, et participa à tous les mouvements de grève qui se déroulèrent dans l’entreprise. Il avait adhéré au parti communiste, et milita à la cellule de Déville.

Dans les premiers mois de 1940, quelques mois après l’interdiction du parti communiste, la police remarqua « une recrudescence de la propagande subversive dans la région de Déville ». Elle le suspecta immédiatement d’avoir remplacé Roger Bonnifet — mobilisé comme lieutenant au 239e régiment d’infanterie — « dans la direction de l’ex-parti communiste ». D’après elle, Hélouis, qui jouissait « d’une certaine autorité sur ses camarades, en ne semblant pas agir directement », se servait « de son influence pour faire distribuer et transmettre, par des ouvriers moins intelligents, les tracts et mots d’ordres du parti dissous », qui lui avaient été transmis. Dès le début mars, elle suggéra d’éloigner rapidement Hélouis de l’usine, « afin de désorganiser les rouages de la propagande moscoutaire ». Le fait qu’il soit père de deux enfant et ait un neveu à charge suspendit un temps une décision d’éloignement à son encontre. Mais celle-ci fut prise en fin mai, et, en application du décret du 18 novembre 1939, « et notamment les articles 1 et 4 dudit décret », et de celui du 29 novembre 1939, « et notamment l’article 3 dudit décret », il fut astreint à résider « dans l’un des Centres de séjour surveillé de la 3e ou de la 4e région ».

A la Libération il fut nommé adjoint au Maire de Déville-lès-Rouen. En 1947, il était le président du comité local des vieux travailleurs. Le 19 octobre 1947 il conduisit une liste d’Union républicaine soutenue par le parti communiste, aux élections municipales à Déville-lès-Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239462, notice HÉLOUIS Émile, Paul. par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 20 mars 2021, dernière modification le 21 mars 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : L’Avenir Normand, 11 octobre 1947 — Arch. Dép. de Seine-Maritime, registre matricule 2206, classe 1916, et cote 1M305. — Mémoire Vive des convois des 45000 et 31000 d’Auschwitz-Birkenau, biographie de Roger Bonnifet — Fichiers des personnes décédées établi par l’INSEE à partir des informations reçues des communes dans le cadre de leur mission de service public.

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