BRODKA Erwing

Né le 3 août à 1927 Piennes (Meurthe-et-Moselle), mort le 14 août 2013 à Boulange (Meurthe-et-Moselle) ; mineur ; militant CGT ; déporté.

Fils de parents polonais, Erwing Brodka eut sept frères et sœurs nés en Allemagne, Belgique et en Meurthe-et-Moselle où la famille s’installa à Piennes avant de rejoindre Boulange.
Son père était mineur ; il fut tué lors d’un effondrement alors qu’Erwing avait 9 ans. Après la défaite de juin 1940, la maison familiale fut réquisitionnée par les Allemands et la famille expulsée. Cette même année, l’abbé Annéser, curé de Boulange, se réfugia à Riom (Puy-de-Dôme) suivi par environ 900 de ses paroissiens dans ce secteur de Riom et Volvic. La famille Brodka s’installa à Volvic, à l’exception d’Albert, né en Allemagne et intégré à l’armée allemande, et Marthe, née elle aussi en Allemagne et restée à Boulange. La mère travailla pour le fermier qui hébergeait la famille tandis qu’Erwing Brodka travailla au chemin de fer.
Il avait alors 17 ans et son frère François entra dans la Résistance.
Le 1er mars 1944, un commando spécial formé d’une quarantaine d’hommes de la Luftwaff, quatorze gendarmes et un officier à la recherche de maquisards du 1er Corps franc d’Auvergne ne purent les trouver dans leur PC de Lespinasse. Ils tuèrent le jeune résistant Jean Lesme puis se rendirent à Volvic où ils encerclèrent la place de l’église et investirent l’Hôtel du Commerce. Les propriétaires, dont le fils était résistant, accueillaient régulièrement des résistants. Cette nuit-là, plusieurs d’entre eux avaient dormi là : Raymond Labaune dit Irma, Edmond Leclanché dit Tonio, Maurice Pérol, Lucien Debas, responsable de la Résistance de Marsat, et Abel qui était le fils des hôteliers, la famille Martinon. En s’enfuyant avec ses camarades, Labaune tira et tua un policier allemand. Les représailles furent immédiates : hôtel incendié, 25 arrestations ; 17 personnes déportées dont 11 ne revinrent pas.
Erwin Brodka figure parmi les raflés.
Il avait accouru vers l’hôtel incendié, craignant que son frère ait été arrêté. Il était avec son camarade cheminot lui aussi originaire de Boulange, René Ménégalli. Erwin Brodka permit, grâce à sa carrure imposante, à une femme enceinte et raflée de pouvoir s’esquiver.
Emprisonné à Clermont-Ferrand, il fut ensuite transféré à Compiègne puis déporté à Auschwitz.
Il a été libéré le 27 janvier 1945.
Il se maria le 17 novembre 1950 avec Suzanne Navrot.
Il fut mineur. Il fut membre de la CGT jusqu’en 1975, date à laquelle il perdit une jambe après un éboulement à la mine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239622, notice BRODKA Erwing, version mise en ligne le 19 novembre 2021, dernière modification le 19 novembre 2021.

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 92276, dossier Erwing Brodka (nc). — "Erwing Brodka était là aussi", article de presse (archives privées). — Témoignage de Marielle Piscione, sa petite-fille. — Fondation du Mémorial de la déportation. — Henri-Férreol Billy, Le 1er mars 1944, les Allemands attaquent à Volvic. — "Un moment en souvenir du 1Er mars 1944", La Montagne, Riom, 3 mars 2013.

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