FIOLET Raymonde, Marguerite, Julienne [épouse HERVART puis épouse DEGUETTE]. Pseudonyme dans la Résistance : EVRAERT Roberte

Par Jean-Pierre Besse

Née le 7 mai 1914 à Saint-Pol-sur-Mer (Pas-de-Calais), morte le 27 février 1946 à Soissons (Aisne) ; résistante, capitaine FFI ; présidente de la délégation municipale de Soissons (septembre 1944-mai 1945).

Fille d’Eugène, Léon Fiolet, docker mort pour la France pendant la Première Guerre mondiale, et de Julienne, Marie née Devloo, sans profession, Raymonde Fiolet fit ses études primaires et secondaires à Malo-les-Bains, puis exerça comme secrétaire de mairie dans un petit village du Pas-de-Calais. Mariée à Soissons en mars 1934 avec Robert Hervart, elle se remaria à Dechy en mai 1936 avec Jules Deguette. Divorcée en 1942, elle éleva seule son fils né en 1937.

Raymonde Fiolet dut fuir le Pas-de-Calais pour échapper à l’arrestation, les Allemands la soupçonnant de fabriquer des faux papiers. Elle s’installa chez sa mère à Soissons (Aisne) au printemps 1941 et reprit très vite contact avec la Résistance. Une nouvelle fois obligée de fuir, elle revint au début de 1942 et devint responsable de Libé-Nord pour l’arrondissement de Soissons. Malgré sa santé précaire et ses responsabilités familiales, « Roberte » participa à de nombreuses actions et à la constitution du Comité départemental clandestin de Libération. Arrêtée dans le maquis où elle se trouvait dans la nuit du 14 au 15 juin 1944 par la Feldgendarmerie, elle fut transférée à la prison de Saint-Quentin, torturée et condamné à mort, mais les Allemands retardèrent son exécution et la transportèrent à l’hôpital de Saint-Quentin d’où elle s’évada, le 22 août, avec la complicité d’un membre du personnel.

Nommée présidente de la délégation municipale par le Comité local de Libération (CLL) clandestin le 20 août, elle entra en fonction le 1er septembre 1944, peu après la libération de la commune. Elle fut également élue membre du comité directeur de l’Union des femmes françaises en septembre 1944.

Raymonde Fiolet échoua lors des élections municipales du printemps 1945. Conduisant une liste d’union démocratique antifasciste (neuf socialistes, six radicaux socialistes, quatre communistes, un cégétiste, un Front national, un OCM, une UFF et trois sympathisants communistes), elle arriva en tête au premier tour mais fut battue au second par une alliance du MRP avec une liste de droite. Lemaire fut jusqu’en 1965 le gaulliste Louis Roy.

Raymonde Fiolet fut homologuée capitaine FFI et reçut la Croix de guerre.

Ses obsèques furent l’occasion d’une grande manifestation d’unité de la Résistance de l’Aisne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23965, notice FIOLET Raymonde, Marguerite, Julienne [épouse HERVART puis épouse DEGUETTE]. Pseudonyme dans la Résistance : EVRAERT Roberte par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 22 décembre 2008, dernière modification le 4 juin 2022.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Paul Lambin, La Résistance dans l’arrondissement de Château-Thierry, Reims, 1971. — L’Aisne libre, 1944-1946. — État civil de Saint-Pol-sur-Mer.

ICONOGRAPHIE : L’Aisne libre, 6 janvier 1945 et 3 mars 1946.

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