ALBERT Louis, Honoré, Adrien

Par Michel Thébault

Né le 22 mai 1921 à Gençay (Vienne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Montamisé (Vienne) ; résistant FTPF, maquis Anatole.

Louis Albert était le fils d’Honoré, Joseph, Félix Albert (né le 22 octobre 1868 à La Meilleraie-Tillay, Vendée), cultivateur et de Louise, Lucie, Marguerite Venin (née le 6 mai 1897 à Bouresse, Vienne). Ses parents s’étaient mariés à Gencay le 22 mai 1921, et logeaient lors de la naissance de Louis, au lieu-dit La Grange à Rondeau, commune de Gençay.

Il s’engagea dans la résistance à l’été 1944 et rejoignit un maquis FTPF, le maquis « Anatole » dépendant du groupement FTPF zone Sud secteur A. Ce maquis créé début mai 1944 s’était installé au sud-est de Gençay (Vienne) dans le secteur du Vigeant. Il mena dans ce secteur des attaques de harcèlement des forces allemandes sur les itinéraires partant de Poitiers vers l’est du département.
A la mi-août, alors que la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégradait brutalement et que la Libération de Poitiers semblait proche, la direction des FFI donna l’ordre aux maquis de se rapprocher de Poitiers pour préparer son encerclement. Le maquis « Anatole » arriva en périphérie de la ville de Poitiers sur la commune de Montamisé au château de la Roche de Bran dans l’après-midi du 15 août 1944. Dénoncés par un milicien, le maquis fut attaqué le soir même par une unité de la Kriegsmarine cantonnée aux carrières des Lourdines (Migné-Auxances). Six maquisards faits prisonniers et conduits à Migné-Auxances y furent fusillés. Le maquis se replia vers l’est. L’axe routier vers l’est de Poitiers étant stratégique pour le repli des troupes allemandes vers l’est de la France, celles-ci lancèrent le 17 août toute une série d’opérations pour dégager les sorties est de la ville. De violents combats se déroulèrent sur la commune de Savigny-l’Evescaut (Vienne) à proximité de la RN 147. C’est lors du retour des troupes allemandes au soir du 17 août que Louis Albert fut fait prisonnier à Montamisé et aussitôt exécuté sommairement. Un article de la Nouvelle République du 7 août 1948 (reproduit par Jean François Landier sur le site internet de la ville de Montamisé) précise les circonstances de sa mort : « Le 17 août après-midi au retour d’une expédition contre le maquis de Savigny-Lévescault, où ils avaient subi de lourdes pertes, les allemands par représailles se mettaient en devoir d’incendier le château [de la Roche-de-Bran], après l’avoir au préalable, consciencieusement pillé. Ce jour là un jeune FFI Louis Albert de Gençay, envoyé en reconnaissance par son groupe, était pris et fusillé aussitôt, dans un boqueteau, près du château. » Son corps ne fut retrouvé et identifié que 8 mois et demi plus tard, et l’acte de décès enregistré le 9 mai 1945 à Montamisé.

Il obtint la mention mort pour la France et reçut le statut interné – résistant (DIR). Son nom est inscrit sur le monument aux morts 1939 - 1945 de Gençay. Il figure également sur les monuments de La Roche de Bran et des carrières des Lourdines, à Migné-Auxances.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239651, notice ALBERT Louis, Honoré, Adrien par Michel Thébault, version mise en ligne le 28 mars 2021, dernière modification le 23 décembre 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vendée et Vienne (état civil, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 6179 et SHD Caen AC 21 P 696374 (à consulter) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) FTPF groupe Anatole GR 19 P 86/39 — articles de Jean François Landier, site internet Ville de Montamisé — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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