MILLOT René, Adolphe

Par Gilles Pichavant

Né le 13 janvier 1886 à Rouen (Seine-inférieure, Seine-Maritime), mort le 9 janvier 1982 à Mont-Saint-Aignan (Seine-inférieure, Seine-Maritime) ; agent des PTT, rédacteur, inspecteur à la direction départementale de Rouen, directeur départemental des PTT ; syndicaliste CGT, confédéré ; radical-socialiste ; conseiller municipal de Rouen (1935-1941, 1944-1953) ; président du Comité départemental de Seine-Inférieure du Front-National de la Résistance (1947) ; président du comité France-Urss de Rouen (1945-1950) ; franc-maçon ; père d’un résistant fusillé.

René Millot entra dans les PTT en 1906, et fut nommé à Paris 80. En 1910, il était à Verdun. Il fut muté de Verdun à Rouen-Bourse en 1913. Pendant la 1ère guerre mondiale, après une période d’affectation spéciale sur son poste, il fut basculé dans le service armé en mai 1917, et affecté au dépôt de mobilisation du Génie à Bernay. Démobilisé le 25 mars 1919, il réintégra la direction départementale des PTT de Rouen.

En octobre 1926, il était rédacteur à la direction départementale des PTT de Rouen. En décembre 1931, présenté aux élections professionnelles par le Syndicat national des Agents (CGT, Confédéré), il fut élu à la commission de classement (avancement) de 2e niveau de Rouen, pour le groupe II (inspecteurs). Le 18 février 1935, il fut nommé officier d’instruction publique « pour services rendus aux œuvres d’éducation populaire » par le ministre de l’instruction publique. A cette époque il était le secrétaire général de l’Association pour la Société des Nations, et le vice-président de l’Université populaire de Rouen depuis les années 1920.

Le 13 mai 1935, il fut élu conseiller municipal de Rouen avec 13208 voix sur une liste Radical-socialiste, puis nommé conseiller municipal délégué aux beaux-arts.

Le 15 août 1937 il fut nommé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur par le ministre des PTT, pour 34 années de service dans les PTT.

Toujours adjoint au maire, le 8 mars 1941 il fut dénoncé comme Franc-maçon dans un article de presse de la feuille collaboratrice et antisémite Le Pays Libre, article dont le titre était le « scandale de Rouen, la franc-maçonnerie n’est pas morte ». On y lisait que René Millot était « le défenseur des juifs, et les déclarait « bons français ». Il fut déchu de son mandat, comme la majorité des conseillers municipaux de Rouen, par le nouveau maire, nommé le 1er mars par Vichy. Ces attaques, puis la mort de son fils Claude, fusillé le 13 février 1943 à Nantes, le rapprochèrent des communistes.

En 1944, il était président du comité départemental de Seine-inférieure du Front National (de la Résistance). A la Libération, il retrouva son mandat de conseiller municipal de Rouen, et fut élu adjoint au maire. Le 6 mai 1944, il fut candidat sur la liste d’Union Républicaine et résistante, soutenue par le parti communiste, et fut élu au 2e tour, avec 8 de ses colistiers. En octobre 1947, il fut candidat sur la liste d’Union Républicaine et résistante, soutenue par le Parti communiste aux élections municipales de 1947, et fut réélu avec 10 autres colistiers.

Le 4 février 1911 à Rouen, René Millot s’était marié avec Fernande Mathias, qui mourut le 7 novembre 1928. Leur fils Claude Millot, né à Rouen le 16 décembre 1911, fut fusillé à Nantes le 13 février 1943. Le 3 août 1930 à Mont-Saint-Aignan, il se remaria avec Yvonne Denize. Il mourut le 9 janvier 1982 à Mont-Saint-Aignan.

René Millot était Chevalier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239669, notice MILLOT René, Adolphe par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 29 mars 2021, dernière modification le 7 avril 2021.

Par Gilles Pichavant

— SOURCES : Journal officiel, 23 février 1929. — L’Aurore 1er décembre 1935. — Journal des débats politiques et littéraires, 15 août 1937. — Le Pays Libre, 8 mars 1941. — Le Journal de Rouen, 13 mai 1935, 10 mars 1941. — L’Avenir Normand, 5 mai 1945, 11 octobre 1947 (photo), 21 octobre 1947. — Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, 1er janvier 1913, 1er janvier 1932. — Arch. Dép. de Seine Maritime, registre matricule N°1224, classe 1906. — État civil.

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