Par Mauricette Laprie
Né le 3 février 1876 à Bordeaux (Gironde), mort le 12 août 1910 à Saint-Laurent (Guyane) ; serrurier ; anarchiste de Bordeaux.
Fils de Henri Pierre Lapeyre, marin et de Louisa Laban, ménagère, Edmond Lapeyre exerça la profession de serrurier, puis de marchand de café.
Figurant sur la liste des anarchistes militants de Bordeaux de 1893, Edmond Lapeyre fit partie de la "bande de bacalan", bande de cambrioleurs qui sévissait dans le quartier des Chartrons à Bordeaux en 1897 et 1898 et dont les deux frères Demons étaient les initiateurs. Il fut condamné par la Cour d’assises de la Gironde à l’audience du 5 août 1898, à un an de prison pour des vols commis dans la nuit du 4 au 5 mars 1898 dans les magasins de M. Lopez, marchand drapier, 82 cours Victor Hugo, dans la nuit du 20 au 21 mars au domicile de M. Plazenet rue Poyenne et dans la nuit du 10 au 11 avril chez M. Vignaud place Saint Martial, avec sa maîtresse Jeanne Villeneuve, piqueuse de bottines, et Joseph Rolland condamné eux aussi à un an de prison. La presse faisait les gros titres avec « les cambrioleurs anarchistes ».
Il fut à nouveau condamné en 1903 pour une tentative de vol commis avec Pierre Dutou dans la nuit du 30 au 31 décembre 1901 dans les magasins de M. Bonysset, place Barbès à Agen (Lot-et-Garonne). Dutou fut arrêté et condamné le 26 mai 1902 à dix ans de travaux forcés. À l’île de Ré en novembre 1902 en partance pour la Nouvelle Calédonie, il se décida à faire des aveux et mis en cause Rambeau, Louise Pouchieux, Sarriu et Lapeyre. À la suite de cette dénonciation, Edmond Lapeyre était écroué le 13 novembre 1902 et condamné le 5 août 1903 par les assises du Lot-et-Garonne à huit ans de travaux forcés. Il tenta de s’évader de la prison d’Agen. Embarqué le 23 décembre 1903 sur La Loire à destination de la Guyane, il mourut le 12 août 1910 à Saint Laurent.
Par Mauricette Laprie
SOURCES : ANOM H711. — La Petite Gironde, 6 août 1898. — La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 6 août 1903. — État civil de Bordeaux (Gironde).