BOY Élie, Annet, Louis alias Félix

Par Eric Panthou

Né le 3 octobre 1904 à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), mort des suites de ses blessures le 25 octobre 1944 à Périgueux (Dordogne) ; tourneur sur métaux chez Michelin ; délégué CGT ; membre du Parti communiste (PCF) ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et des FTP.

Portrait d’Élie Boy lors de son arrestation en octobre 1941

Fils d’Eugène, Benoît Boy, 29 ans, cordonnier, et d’Anne Louise Boissier, 25 ans, sans profession, Élie Boy -appelait Félix Boy par ses amis et camarades- habitait 81 rue Marivaux à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), dans le quartier populaire des 9-soleils. Il avait épousé le 22 octobre 1927 à Volvic (Puy-de-Dôme), Henriette Marcelle Sahut, née le 9 novembre 1905 à Volvic. Le couple eut une fille qui avait quinze ans fin 1945. Il exerçait la profession de tourneur, fraiseur chez Michelin depuis 1927.
Il est présenté à tort par la police en 1941 comme ancien secrétaire adjoint de la section CGT Michelin du syndicat des produits chimiques de Clermont-Ferrand et sa région, collaborateur direct de Robert Marchadier, le secrétaire de la section Michelin et principale figure du mouvement ouvrier clermontois de 1936 à 1941. Lors de son arrestation en 1941, il reconnait avoir appartenu au PC à partir de 1936 ou 1937, pendant un an environ mais assure ne plus cotiser suite à la dissolution de l’organisation. Il état à la cellule Dewez qui selon lui n’a jamais eu beaucoup d’activité. Adhérent de la CGT, il a été élu délégué suppléant à partir de 1936 dans atelier VDO. Il affirme avoir été un fervent syndicaliste mais pas un militant au sein du PC. Il reconnaît connaître Robert Marchadier mais affirme n’avoir jamais été secrétaire adjoint du syndicat, ce qui est vrai. Mobilisé, il n’a pas pu répondre au questionnaire envoyé par l’UD CGT du Puy-de-Dôme en décembre 1939 demandant aux délégués CGT Michelin de dénoncer le pacte germano soviétique et déclarant ne jamais avoir été membre du PCF. Il avait été mobilisé le 5 septembre 1939 pour Toul puis après sa démobilisation, il a repris son travail à l’usine Michelin le 31 mai 1940.
Selon la police dans l’enquête qui mena à son arrestation, il est une relation régulière de Pierre Eyragne, considéré comme communiste notoire par la police en 1941 et l’ami intime de Georges Raucourt soupçonné d’avoir participé à campagne affichage en faveur de Raoul Calas suite à sa condamnation le 12 août 1942, à la peine de mort par la section spéciale du tribunal militaire de Clermont-Ferrand. On signale alors que Boy est déjà arrêté pour menées anticommunistes en même temps que René Delorme. Dans des documents manuscrits trouvés sur Georges Luc, celui-ci évoque la mort de Robert Marchadier -condamné à mort le 11 septembre mais gracié le lendemain- et écrit que Élie Boy veut venger ce dernier en demandant les moyens pour « descendre 3 ou 4 flics ou notabilités  ». La police indique qu’il est réputé particulièrement dangereux.
Il fut perquisitionné et arrêté le 21 octobre 1941. Il aurait été dénoncé. Il assure alors n’avoir jamais été sollicité par Marchadier ou en contact avec lui depuis son retour en mai 1940 n’avoir jamais été son confident.
Il fut condamné à cinq ans de prison et fut interné au camp de Mauzac (Haute-Vienne), dont il s’est évadé le 30 juillet 1944. Il s’engage alors immédiatement dans les FTP et participe à plusieurs combats, notamment ceux de Saint-Étienne-de-Puycorbier (Dordogne). Il est alors nommé commandant de compagnie à Échourgnac (Dordogne). Quelques jours avant la Libération, il est appelé à l’état-major départemental de la Dordogne en qualité d’adjoint au colonel Caillou. Il participe aux combats de libération de Ribérac, Mussidan.
Il est dit, lors de l’hommage qui lui fut rendu le 2 décembre 1945, qu’il avait été blessé par un agent de la 5éme colonne le 20 octobre 1944 à Périgueux, avant de décéder trois jours plus tard des suites de ses blessures.

Membre des FFI de Périgueux (Dordogne), il est présenté comme capitaine sur son acte de décès, mort à l’hôpital de Périgueux, blessé mortellement en service commandé.

Il a été reconnu Mort pour la France.

Son nom figure sur le monument aux morts 1939-1945 à Clermont-Ferrand.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239703, notice BOY Élie, Annet, Louis alias Félix par Eric Panthou, version mise en ligne le 31 mars 2021, dernière modification le 9 août 2022.

Par Eric Panthou

Portrait d’Élie Boy lors de son arrestation en octobre 1941

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — AVCC Caen, AC 21 P 32300, dossier victime de guerre pour Élie Boy (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 86214, dossier résistant pour Élie Boy (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 296W68 inspecteur police judiciaire à commissaire chef régional service police judiciaire, 3/09/42. — Mémoire des Hommes. — Notes de Roger Champrobert, archives Roger Champrobert, Clermont-Ferrand. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W100  : PV Boy, 11/9/41. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W100  : Rapport du commissaire de Police Judiciaire Pigeon à Monsieur le Commissaire divisionnaire Chef de la 2éme Section à l’Inspection Générale des Services de Police Judiciaire, le 13 octobre 1941. — Archives IHS CGT 63, fonds Henri Verde. Délégués n’ayant pas répondu au questionnaire. — "A la mémoire d’un glorieux combattant FFI, ancien FTP, Élie Boy", La Voix du Peuple, 24 novembre 1945. — État-civil Cournon (en ligne), Volvic et Périgueux.

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