LAJARGE Pierre [pseudonyme dans la résistance Jacquot]

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 1er mars 1909 à Murat (Allier), mort le 9 novembre 1986 à Nice (Alpes-Maritimes) ; ouvrier charron, ajusteur-monteur ; secrétaire de la section du parti communiste de Montluçon (Allier) en 1939 ; résistant dans le maquis de la Haute-Vienne.

Fils d’un épicier, en 1926, il travailla comme charron chez Groslière à Murat. Il était cousin avec Gilbert Lajarge et Léon Lajarge. Il se maria le 25 novembre 1930 à Le Theil (Allier) avec Germaine Bellot dont il eut deux enfants Guy et Jacques. En 1931, il avait quitté la commune sans doute pour Montluçon (Allier). Une enquête des renseignements généraux de 1944 le considéra comme l’un des principaux responsables du parti communiste dans l’Allier. Pierre Lajarge fut secrétaire de la section du PCF de Montluçon qui comptait, en 1939, 67 cellules et 1092 adhérents, il fut également membre de la commission administrative de la fédération-Allier du PCF. Au début de la guerre, il préféra s’éloigner de Montluçon et se domicilia à Lafeline dans la famille de son beau-père, Alphonse Bellot. Pour reconstitution de cellule, le 2 janvier 1941 et par décision du préfet, Pierre Lajarge fut interné au C.S.S. de Saint-Germain-les-Belles (Haute-Vienne) puis transféré le 28 août 1942 à Saint-Paul-d’Eyjaux (Haute-Vienne). Une perquisition à son domicile de Montluçon trouva « du matériel, des manuscrits et des tracts subversifs ». Le 13 février 1941, il fut condamné à 45 jours de prison par le Tribunal correctionnel de Montluçon pour infraction à la loi du 26 novembre 1939. Le préfet trouva la peine indulgente qui fut transformée en 18 mois de prison. Pierre Lajarge s’évada du camp de Saint-Paul-d’Eyjaux, le 17 novembre 1943, pour une adresse inconnue. En fait, il avait rejoint la Résistance dans la Haute-Vienne (pseudonyme Jacquot) et fit partie de la 1ère Brigade de Marche Limousine (Haute-Vienne) du 18 novembre 1943 au 21 août 1944 sous les ordres du Colonel Guingouin. Il regagna sans doute sa région natale, son nom figurant sur une liste des officiers FTPF (Allier région R2) avec le grade de capitaine. Il continua à servir jusqu’au 1er octobre date à laquelle il contracta un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Il fit l’école des cadres de Châtelguyon (Puy-de-Dôme) et sortit avec le grade de lieutenant, le 26 mai 1945. Ses services ont été officiellement homologués par le ministère de la Défense comme FFI et RIF, il a reçu la médaille de la Résistance (J.O. 17 mai 1946).
Après un premier divorce en 1946, il se remaria à Clermont-Ferrand en 1953. Il fit partie d’un cercle d’amis et camarades, dont Georges Gavelle, qu’il voyait très régulièrement. Par la suite, Pierre Lajarge eut une vie mouvementée sur de nombreux points. Il se déplaça dans l’Oise (1956-1958), inspecteur des ventes chez Brandt-SODAME ; après avoir séjourné dans le Cher où il se remaria une troisième fois, il revint dans l’Allier à Limoise puis à Naves (1961-1969), Virginie et Sylvaine ses deux filles naquirent à Moulins (Allier).
Il se retira à Nice, en Juillet 1969.
Pierre Lajarge resta fidèle à ses idées communistes jusqu’au bout de sa vie, il décéda le 9 novembre 1986 à la clinique « les Sources » à Nice.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239706, notice LAJARGE Pierre [pseudonyme dans la résistance Jacquot] par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 31 mars 2021, dernière modification le 31 mars 2021.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. Allier, 778W4 1289W82 1218W3 1218W7. — SHD Vincennes GR 16 P 331807. Dossier Pierre Lajarge (nc) — Et les Bourbonnais se levèrent, édition Créer, p. 353, André Sérézat. — Témoignages de sa belle-fille, Christine Fournel et de sa petite-fille, Véronique Tricard, janvier 2021. — État civil ; recensements de population Murat, Le Theil, Limoise, Naves.

Iconographie : photos fournies par la famille.

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