Par Jacques Girault
Né le 14 novembre 1898 à Luçay-le-Male (Indre), mort le 13 juillet 1977 à Lannion (Côte-d’Armor) ; militant syndicaliste du SNI et militant socialiste des Côtes du Nord [Côte- d’Armor], résistant, déporté.
Raymond Garrivet était le fils de cultivateurs qui le firent baptiser et lui firent donner une éducation religieuse catholique. Élève de l’école primaire supérieure de Saint-Aignan-sur-Cher (Loir-et-Cher), il entra à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) en 1914. Mobilisé en mars 1917, il passa six mois au front. Il devint instituteur à Saint-Michel-en-Glomel. Nommé à Coatascorn (1929-1931), à Rostrenen (1931-1935), à Servel (1935-1937), il obtint Lannion en 1937 et y termina sa carrière à l’école Joseph Morand.
Raymond Garrivet se maria religieusement en octobre 1922 à Rostrenen (Côtes-du-Nord) avec une institutrice. Le couple eut six enfants qu’il ne fit pas baptiser.
Membre du Syndicat des membres de l’Enseignement laïque depuis 1920 qui adhéra à la CGTU, secrétaire départemental en 1922, Raymond Garrivet, en 1923-1924, fut secrétaire corporatif du Comité central des groupes de Jeunes de l’enseignement laïque. Se rangeant dans la minorité confédérale, à nouveau secrétaire de la section départementale du syndicat unitaire en 1929, membre de la Ligue syndicaliste, secrétaire du Comité de défense laïque, il proposa sans succès, au début des années 1930, l’entrée immédiate dans la section départementale du Syndicat national. En 1935, il fut élu au Conseil départemental de l’Enseignement primaire et le demeura jusqu’à la guerre.
Raymond Garrivet fut au cœur de tous les conflits du travail dans la région. Sous son impulsion, se constitua, à la fin de 1936, une Union locale CGT de Lannion. Il fut gréviste le 30 novembre 1938.
Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1920, Raymond Garrivet passa au Parti communiste jusqu’en 1922. Revenu à la SFIO, secrétaire de la section socialiste de Rostrenen, puis à la fin des années 1930, de celle de Lannion, il participait au conseil d’administration de la Fédération socialiste et au comité mixte des Jeunes socialistes SFIO créé en octobre 1936.
Non mobilisé, Raymond Garrivet devint secrétaire de la section du Syndicat national des instituteurs en 1940 et le resta quand elle passa dans la clandestinité. En relations avec la Résistance, arrêté le 14 janvier 1943, il fut déporté, le 23 janvier 1943, au camp de concentration de Sachsenhausen.
Raymond Garrivet fut candidat à l’Assemblée nationale constituante sur la liste socialiste en octobre 1945.
il fut candidat en première position, au conseil syndical de la section départementale du SNI en mai 1947 sur une liste de la tendance majoritaire « Indépendance et syndicalisme ». Cette liste de huit membres, qui proclamait son indépendance par rapport aux partis et au gouvernement obtint tous les sièges sauf un.
Membre de l’Union fédérale des anciens combattants, dans les années 1970, Garrivet était le vice-président départemental de l’Association départementale des déportés, internés et familles de disparus, section de la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance et son délégué régional pour la Bretagne.
Libre-penseur, Raymond Garrivet fut enterré civilement.
Par Jacques Girault
SOURCES : Notice par Jacques Girault et Jean-Yves Guiomar dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (1914-1939). — Presse. — Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIe République. Laïcité, amicalisme et syndicalisme, Sables d’Or les Pins, Astoure, 2005. — Renseignements fournis par l’intéressé.