Par Julien Chuzeville
Ouvrière couturière dans le département de la Seine ; féministe.
En janvier 1898, Anaïs Debarre fut candidate illégale lors d’une élection partielle au conseil des prud’hommes (conseil des Tissus). Sa candidature était présentée par le groupe féministe La Solidarité des femmes, dirigé par Eugénie Potonié-Pierre, dont elle était certainement adhérente.
Dans sa profession de foi, elle écrivait : « C’est pour affirmer notre droit de travailleuses à l’éligibilité et à l’électorat des conseils de prud’hommes que je pose aujourd’hui ma candidature [...]. Certaines catégories, comme celle des tissus, dont il s’agit en ce moment, sont, en grande majorité, composées de femmes. Et les femmes ne siègent pas ! Et elles ne votent pas ! [...] En me présentant, je lève bien haut le drapeau des revendications coopératives et de l’émancipation de la femme. »
Anaïs Debarre eut notamment le soutien du journal féministe La Fronde, qui à cette occasion intitula deux articles « Les prud’femmes », ainsi que d’Hubertine Auclert. A. Debarre obtint 8 voix.
Par Julien Chuzeville
SOURCES : La Fronde, 8, 13, 14 et 16 janvier 1898. — L’Aurore, 9, 13 et 17 janvier 1898. — Le Radical, 17 janvier 1898.