GAULON Robert

Par Stéphane Paquelin

Né le 15 juillet 1943 à Sens (Yonne) ; manœuvre, employé ; militant jociste, syndicaliste CFTC puis CFDT et actif dans le champ politique socialiste.

Robert Gaulon est né dans un milieu modeste à Sens dans l’Yonne. Après avoir obtenu un certificat d’études primaires, il est entré immédiatement dans la vie active, sa mère ayant refusé qu’il entre en apprentissage. Il a obtenu son premier emploi au début de l’année 1958 à Nevers chez un marchand de charbon, il était occupé au déchargement des péniches. Il y resta peu de temps : en septembre 1959, toujours à Nevers, il entrait chez Alfa Laval, comme coursier. Il y a occupé différents emplois, en l’occurrence ceux d’employé de bureau puis de comptable jusqu’en 1977 où une première reconversion est survenue. En effet, il est devenu permanent syndical au service de l’union départementale CFDT de la Nièvre alors qu’il était depuis 1976 secrétaire adjoint de cette structure.

Il pouvait alors se prévaloir d’un long passé de syndicaliste. En 1958 il avait adhéré à la CFTC mais sans y exercer de responsabilités même s’il militait déjà, préférant alors se consacrer aux activités de la JOC dont il fut partie prenante entre 1961 et 1964. À partir de l’évolution de la CFTC qu’il soutint pleinement, il s’impliqua davantage dans le syndicalisme, devenant en 1966 trésorier du syndicat des métaux de Nevers. Parallèlement il a été membre de l’ACO jusqu’en 1980 où un désaccord sur la question polonaise l’a éloigné de cette mouvance. Il a d’autre part poursuivi sa progression dans les structures syndicales : en 1972 il était élu au bureau de l’union départementale et il en devenait le trésorier, en 1976 il entrait au secrétariat comme adjoint et en 1980 il accédait au poste de secrétaire général qu’il a conservé durant un mandat, jusqu’en 1983, avant de redevenir trésorier de l’union départementale pour une courte durée.

A ce moment une nouvelle reconversion professionnelle se profilait car il n’était plus permanent syndical. Ce passage difficile a été négocié grâce à l’aide de Pierre Bérégovoy qui lui fit obtenir un emploi à l’office départementale des HLM de la Nièvre comme chef d’agence à Cosne-sur-Loire. Il est vrai qu’il était également militant politique, ce qui l’avait sans doute mis en contact avec le futur premier ministre. Son parcours dans le champ politique a été assez particulier : pendant les années 1960 il a été attiré par la figure de Pierre Mendès France, il fut aussi un sympathisant du PSU et en 1968 il adhéra pendant deux années à la Convention des Institutions Républicaines. Par contre, il n’adhéra pas au Parti socialiste d’Epinay, retenu par ses activités syndicalistes qui s’étaient développées, ce qui ne l’empêcha pas de suivre attentivement et avec une grande sympathie la progression de François Mitterrand. En 1983, une fois ses fonctions de permanent abandonnées, il finit par adhérer. Il n’occupa qu’assez peu de responsabilités, se contentant d’animer une section locale pendant quelques années.

Le 15 juillet 1999, pour des raisons de santé, il fit valoir ses droits pour une préretraite et en 2000 il adhéra à l’union territoriale CFDT des retraités. Il réintégra le bureau de l’union départementale et s’occupa plus particulièrement de l’organisation de la campagne des élections prud’homales de 2002. De manière encore plus récente il s’impliqua dans la préparation de la commémoration de Mai-juin 1968 par l’union départementale. Par ailleurs il est resté au Parti socialiste comme simple militant et en 2002 il a fait partie des militants qui se sont montrés très critiques à l’égard de Lionel Jospin, ayant très peu apprécié la manière dont la campagne pour l’élection présidentielle avait été menée ni le droit d’inventaire quant à l’héritage mitterrandien que ce dernier préconisait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23975, notice GAULON Robert par Stéphane Paquelin, version mise en ligne le 1er janvier 2009, dernière modification le 7 mars 2009.

Par Stéphane Paquelin

SOURCES : Questionnaire biographique complété par l’intéressé, juillet 2002. — Arch. CFDT 58 (Adiamos). — Fonds URIB (Adiamos). — Libération, 15 août 2002.

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