GENDARD René, Pierre

Par Pierre Chaumont, Stéphane Paquelin

Né le 25 avril 1926 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), mort le 6 novembre 1990 à Montceau-les-Mines ; mineur Houillères de Blanzy, magasinier ; syndicaliste CFTC puis CFDT, membre du bureau de l’UD-CFTC de Saône-et-Loire.

Fils de Lazare Gendard, porteur de plis à la mine, et de Clotilde Gendard, mère au foyer, tous deux catholiques pratiquants, René Gendard était le troisième enfant d’une fratrie de cinq (trois frères et une sœur). Après avoir obtenu le certificat d’études primaires et suivi pendant une année une formation aux Houillères de Blanzy, il entra en 1940 à la scierie de la mine. Il y resta jusqu’en 1958, date à laquelle il fut muté à la chaudronnerie avec déclassement de deux échelons pour faits de grève : « À la scierie, on ne veut pas de meneurs ! » Après un an à la chaudronnerie, il fut embauché au Lavoir des Chavannes comme magasinier, puis chef magasinier (il retrouva ses deux échelons) pour terminer sa carrière professionnelle en 1981.

Dès l’entrée au travail, René Gendard adhéra à la section jociste de son quartier où il rencontra notamment Roger Dessagne* avec qui il entretint une indéfectible amitié, teintée parfois d’une certaine rivalité. En 1944, il fit partie des troupes de libération de Montceau-les-Mines et rejoignit l’armée française avec l’un de ses frères, qui fut tué en Alsace le 30 septembre 1944. De retour à Montceau-les-Mines, il se syndiqua à la CFTC et se montra immédiatement actif, assumant différentes responsabilités, entrant, notamment, au bureau de l’Union locale. Son militantisme lui donna l’occasion de rencontrer Marie Jacquelin, couturière aux Ateliers de couture d’Autun et militante jociste, qu’il épousa le 27 décembre 1949 à Autun. Il était par ailleurs devenu, à cette date, membre du bureau du syndicat des mineurs du bassin. En juin 1954, il accéda à la présidence de l’Union départementale, succédant à d’Edouard Morin*. Quand il acheva ce premier mandat en 1957, il fut alors élu vice-président.

Trois ans plus tard il fut à nouveau élu président, mais ne termina toutefois pas son mandat. En effet, en 1964, il fut l’un des sept militants sur quatre-vingt cinq présents qui votèrent en faveur de l’évolution de la CFTC lors de l’assemblée générale qui se tint une semaine après le congrès extraordinaire d’Issy-Les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine). Durant cette réunion, il fut chargé de défendre la position adoptée au congrès. Il participa ensuite à la reconstruction du syndicat des mineurs CFDT et de union locale puisque les mineurs y jouaient un rôle prédominant. Par ailleurs, il occupa différents mandats, dont celui d’administrateur de la caisse de Sécurité sociale minière. Il fut aussi actif dans les organismes prud’homaux : d’abord conseiller entre 1957 et 1960 et ensuite défendeur. Son parcours fut marqué par deux conflits sociaux importants : en 1963, une grève importante se déclencha dans le bassin montcellien comme dans le reste de la France et, en 1968, il contribua à la gestion du conflit au niveau de l’union départementale. Il fut adhérent de la Convention des institutions républicaines puis du Parti socialiste au début des années 1970. D’autre part, en 1971, il figura sur la liste présentée par le PS aux élections municipales à Montceau-les-Mines.

Lorsque son fils aîné, André, ne put être scolarisé à cause de son handicap en 1958, René Gendard s’engagea avec sa femme dans l’Association des Papillons blancs dont il devint président. En 1968, tous deux mirent en place un institut médico-éducatif (IME) à Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Membres du bureau de l’Union départementale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UDAPEI) et du conseil d’administration de la Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel (COTOREP), ils contribuèrent à créer bon nombre de structures d’accueil pour enfants handicapés. Enfin, en 1982, il s’investit dans le Groupe de recherches sur l’histoire du syndicalisme minier montcellien, une émanation de l’institut Jean-Baptiste Dumay de l’écomusée du Creusot. Cette structure accueillait des militants de toutes les centrales syndicales afin de travailler sur la mémoire et l’histoire du militantisme syndical du bassin minier.

De 1951 à sa mort, René Gendard avait été membre de l’ACO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23977, notice GENDARD René, Pierre par Pierre Chaumont, Stéphane Paquelin, version mise en ligne le 1er janvier 2009, dernière modification le 1er octobre 2014.

Par Pierre Chaumont, Stéphane Paquelin

SOURCES : Arch. de l’UD-CFTC-CFDT de Saône-et-Loire. — Fonds URIB (déposé à ADIAMOS). — Arch. Roger Dessagne, rapport présenté par ce dernier devant le comité de liaison des mineurs CFDT, novembre 1964 (fonds déposé à ADIAMOS71) ; carnets (Mai 68). — Entretien avec Bernard Loiseau du 26 septembre 2000 ; questionnaire complété par sa femme le 15 décembre 2003 et renseignements recueillis par Pierre Duparay en mars 2009.

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