CORNELOUP Pierre

Par Eric Panthou

Né le 27 mars 1898 à Jenzat (Allier), vraisemblablement mort à une date inconnue à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), à la prison allemande du 92ème Ri ; manoeuvre dans un atelier d’armement ; militant communiste ; résistant.

Fiche d’arrestation de Pierre Corneloup

Fils de Claude, 57 ans, cultivateur et de Louise née Verchère, 47 ans, sans profession, Pierre Corneloup se maria le 3 juillet 1921 à Saint-Germain-des-Fossés avec Françoise Tissier. Divorcé, il se remaria le 25 janvier 1938 à Montferrand, commune de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) avec Alice Delesse, née le 4 mai 1908 à Paris (XI° arr.). Sous l’Occupation, il habitait 133 rue du Devoir, quartier de la Plaine, à Clermont-Ferrand. Ce quartier étant celui de l’immense cité Michelin, on peut supposer qu’il avait été ouvrier Michelin. En 1941, il était manœuvre aux Gravanche, une importante caserne d’armement de Clermont-Ferrand.

C’est chez lui que semble avoir été trouvée une liste de 14 noms ou pseudos, avec répartition de 3200 tracts communistes à distribuer. Il recelait dans une tonne une machine à ronéographier, du papier-nappe, des lots importants de tracts imprimés et ronéotypés, un revolver, des listes de distributeurs de tracts et la répartition des distributions de tracts. En outre, on a découvert à proximité de son domicile, enterré dans son jardin, une seconde machine à ronéographier. Jean Favre, militant de la Loire devenu un des cadres du PCF clandestin du Puy-de-Dôme en 1941, reconnu après son arrestation en octobre de cette année qu’il avait effectué le tirage de tracts dans la tonne de Pierre Corneloup. Ce dernier fut alors mis en état d’arrestation, déféré au parquet militaire dans le cadre d’une grande enquête à Clermont-Ferrand sur les menées communistes.
Il aurait été condamné à 5 ans selon une note du 13/3/1945. Cette condamnation par la Section spéciale du Tribunal militaire permanent de la 13éme Division militaire est sans doute intervenue le 27 novembre 1941, date où Paul Mioche et Robert Champrobert, arrêtés en même temps que lui, furent jugés. Ce jour-là, 18 militants sur 19 inculpés furent condamnés dont 3 à perpétuité. On ignore ce qu’il est advenu ensuite de Pierre Corneloup.
Une liste des fusillés du Puy-de-Dôme, dressée par les autorités en mars 1945, le considère parmi les tués, sans autre précision.
Selon les archives manuscrites de Robert Champrobert, arrêté avec lui, Pierre Corneloup serait mort à la prison militaire allemande du 92éme RI.

Aucune date de décès n’apparaît sur le registre d’état-civil de Jenzat conservé aux greffes et en mairie. Son nom ne figure sur aucun monument commémoratif et on ne trouve pas trace de commémoration du Parti communiste après-guerre le concernant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239796, notice CORNELOUP Pierre par Eric Panthou, version mise en ligne le 4 avril 2021, dernière modification le 9 mars 2022.

Par Eric Panthou

Fiche d’arrestation de Pierre Corneloup

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 142898, dossier résistant Pierre Corneloup. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 100 : affaire Sauvignet et autres. Note manuscrite. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 100 : affaire Sauvignet et autres. Note, Vichy, le 26 octobre 1941. — Liste des condamnés du 27 novembre 1941 par la section spéciale de Clermont-Ferrand. Lettre de Jean Favre, de Saint-Etienne, du 4 mai 1963 (Archives Robert Champrobert, Clermont-Ferrand). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. —Généanet. — Filae. — État civil Jenzat.

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