HOLLINGER Nelly [née BRAGHINI Nelly, Yvette, Juliette]

Par Stéphane Paquelin

Née le 5 juin 1927 à Dijon (Côte d’Or) ; institutrice ; syndicaliste CFTC puis CFDT de Côte-d’Or, militante de différents clubs de pensée (club Citoyen 60 et club Jean Moulin), associations et organisations politiques (FGDS) ; conseillère municipale de Talant (Côte-d’Or).

Son père, né en Côte-d’Or, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, travailla toute sa vie comme ouvrier moutardier pour les usines Amora situées dans la banlieue dijonnaise. Longtemps ouvrier, il devint contremaître à la fin de sa carrière professionnelle. Son épouse fut concierge dans la même entreprise, ajoutant à cette occupation des travaux de couture pour les grands magasins de vêtement dijonnais. Tous deux, titulaires du certificat d’études primaires, étaient entrés très jeunes dans la vie active.

Après avoir fréquenté l’école privée Saint-Bénigne où elle fut reçue première du canton au certificat d’études primaires, Nelly Hollinger entra ensuite dans un établissement privé, l’école Turgot où elle obtint le brevet. Juin 1943 marqua son entrée à l’École normale de Dijon ; elle était âgée de seize ans. En 1947, elle commença sa carrière d’institutrice et se maria. Cette année fut aussi marquée par la prise de sa première carte syndicale, au bénéfice du Syndicat national des instituteurs et institutrices (SNI). Dans la mesure où elle était arrivée en troisième position de sa promotion à l’École normale, elle eut d’avantage le choix de sa première affectation que d’autres et choisit le cours complémentaire de Beaune. Malheureusement, elle se trouva rapidement en conflit avec sa directrice et choisit de demander une mutation. Elle fréquenta alors différents établissements, notamment une école à classe unique dans la commune rurale de Nantoux, et termina sa carrière en 1980 à l’école de l’ouest à Dijon.

L’année 1947 la vit changer de centrale syndicale. Estimant que le SNI ne l’avait que très peu soutenue alors qu’elle était en conflit avec une directrice qui avait été jusqu’à demander une inspection, elle passa au Syndicat général de l’éducation nationale (SGEN). Elle connaissait des militants de cette organisation qu’elle côtoyait pour certains dans le cadre de la paroisse universitaire. Elle se sentit immédiatement à l’aise au SGEN, appréciant évidemment la ligne syndicale, mais aussi les discussions portant sur le cœur du métier, les méthodes pédagogiques même si elle n’assuma pas immédiatement des responsabilités. En réalité son parcours syndicaliste a eu une forme assez particulière : bien qu’elle n’ait jamais été dirigeante d’une structure professionnelle ou locale, elle siégea néanmoins à plusieurs reprises à la commission exécutive de l’union départementale CFTC puis de la CFDT à partir de 1964. Après une interruption pendant les années 1970, elle y revint en 1984 en tant que représentante des retraités CFDT de l’enseignement, cela jusqu’en 1999 où elle prit ses distances. Nelly Hollinger représenta d’autre part l’union départementale au sein de l’union régionale interprofessionnelle qui commença à fonctionner en Bourgogne en 1971. En 1989, elle ajouta à ses activités syndicalistes la tâche de représenter l’union départementale au sein du conseil économique et sociale, elle succédait à Jean Merle. Elle y resta jusqu’en 2000 où elle abandonna ce mandat mais sans pour autant cesser de siéger au CES, mais cette fois pour y représenter un collectif d’associations caritatives. Elle s’impliquait alors au sein d’ATD quart-monde, un engagement associatif auquel il faut ajouter, à partir de 1993, une participation aux activités de l’Association pour la documentation, l’information et les archives des mouvements sociaux (ADIAMOS) dont les activités tournées vers la mémoire et les archives du mouvement ouvrier et social l’intéressèrent.

À ces engagements syndicalistes, selon une grammaire quelque peu atypique, faits d’une implication dans des structures de représentation plus que de gestion, à cette participations aux activités de diverses associations, s’en sont ajoutés d’autres, d’ordre politique, dans un territoire local. Résidente depuis 1955 à Talant, elle s’impliqua dans un mouvement d’opposition au projet de ZAC conduit par le maire de Dijon, le chanoine Kir. Elle amplifia ensuite cette démarche en se présentant aux élections municipales de 1965 sur une liste de groupe d’intérêt communal et fut élue. Elle participa donc à l’administration d’une commune qui connaissait alors de profondes transformations, passant de quelques 2300 habitants à 9000 lorsque s’acheva son mandat. Elle s’impliqua plus spécifiquement dans la création d’une MJC, une tâche pour laquelle elle travailla en étroite collaboration avec son mari. Elle ajouta à cela une activité purement politique en adhérant, toujours avec son époux, à plusieurs de ces clubs qui fleurissaient alors, en l’occurrence le club Citoyen 60 et le club Jean Moulin, ainsi qu’à une organisation se rapprochant davantage d’une structure partisane, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Bien qu’attirée par le Parti socialiste, elle n’y adhéra pas, alors que les idées défendues dans ce cadre ne lui paraissaient avoir une certaine parenté avec celles développées à partir de 1967 par la FGDS. Toutefois elle ne s’y reconnut pas, estimant que sa marge d’indépendance personnelle dans ce cadre n’était pas suffisante.

Elle s’était mariée le 6 septembre 1947 à Dijon avec Jean, Gustave Hollinger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23980, notice HOLLINGER Nelly [née BRAGHINI Nelly, Yvette, Juliette] par Stéphane Paquelin, version mise en ligne le 24 décembre 2008, dernière modification le 8 septembre 2010.

Par Stéphane Paquelin

SOURCES : Notes de Stéphane Paquelin. — État civil.

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