DELINON Émile

Par Michaël Boudard

Né le 8 septembre 1870 à Pousseaux (Nièvre), mort le 2 septembre 1916 à Auxerre (Yonne) ; employé des PTT ; militant socialiste, conseiller municipal de Clamecy.

Fils d’un instituteur de l’Yonne et d’une famille originaire de Pousseaux (Nièvre), Émile Delinon fut d’abord employé de commerce à Avallon (Yonne) avant de partir effectuer son service militaire entre novembre 1891 et septembre 1892. De retour dans la Nièvre, il fut nommé employé des Postes à Clamecy (Nièvre).
En janvier 1906, lors d’élections municipales complémentaires, Émile Delinon fut élu à Clamecy sur une liste d’Union Républicaine avec le radical-socialiste Alfred Grimouille (futur conseiller général du canton de Clamecy). Militant au sein de la section clamecycoise de la Ligue des Droits de l’Homme (dont il sera trésorier puis secrétaire), il fut également un membre actif de la section du Parti socialiste SFIO (il en fut le secrétaire) aux côtés de Louis Guenot dit Le Blond. Ainsi, il participa à la reconstitution du groupe de Clamecy en novembre 1906 puis aida à la constitution d’un groupe dans la commune voisine d’Armes. Guenot et lui-même seront de nouveau élus conseillers municipaux sur une liste composée majoritairement de radicaux-socialistes en mai 1908.
Le dimanche 2 mai 1909, à Nevers, Émile Delinon fut l’un des hommes, avec Marius Bonhomme, Jean Garnier, René Guillaume Plart et Louis Beauchet, présents au bureau d’un grand meeting de fonctionnaires issus des Postes et Télégraphes. Pour ce fait, une enquête fut ouverte. Convoqués d’abord devant le directeur départemental des Postes de Nevers, tous ces hommes furent sanctionnés par un conseil de discipline, certains étant immédiatement révoqués (Garnier, Plard et Bonhomme) d’autres soumis à une mesure de déplacement : c’est le cas d’Émile Delinon qui est déplacé à Tours (Indre-et-Loire). À la fin juin, il publia un article qui montre qu’il n’avait rien abdiqué de ses idées : intitulé « Mes adieux aux Clamecycois. Aux jésuites de tous les partis, aux traîtres et aux lâches », il se termine par « Vive le prolétariat universel ! »
Finalement, comme pour d’autres personnels révoqués ou déplacés, des mesures plus « clémentes » furent prises au fil des mois. Pour Émile Delinon, et après les démarches d’André Renard, député de l’arrondissement de Clamecy, et du docteur Beaufils, maire de Clamecy et conseiller général, il fut muté à Auxerre (Yonne) en septembre 1910 : Émile Delinon connaissait bien ces deux hommes qu’il avait côtoyés au sein de la section clamecycoise de la Ligue des Droits de l’Homme et au sein du conseil municipal de cette ville.
Émile Delinon mourut des suites d’une longue maladie le 2 septembre 1916 à Auxerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239951, notice DELINON Émile par Michaël Boudard, version mise en ligne le 11 avril 2021, dernière modification le 11 avril 2021.

Par Michaël Boudard

SOURCES : Arch. Dép. Nièvre (état civil de Pousseaux ; M 516 : élections municipales de Clamecy ; série R, classe 1890. — Arch. Dép. Yonne : table alphabétique des successions et absences. — L’Écho de Clamecy, L’Indépendance de la Nièvre. Journal de Clamecy et L’Observateur du Centre.

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