FRAPPIER Roger, François, Olivier

Par André Allamy, Gilbert Déverines

Né le 18 novembre 1895 à Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres), mort le 20 septembre 1986 à Tours (Indre-et-Loire) ; receveur principal des impôts ; syndicaliste CGT et militant communiste de l’Orne, de Charente et d’Indre-et-Loire.

Les parents de Roger Frappier étaient tous les deux instituteurs de campagne ; son père affirmait une opinion républicaine proche du radical-socialisme ; il décéda en 1920, à quarante ans. Roger Frappier disait l’avoir accompagné, dès l’âge de treize ans, dans des réunions électorales et l’avoir entendu pester contre les « opportunistes ». Roger Frappier obtint le certificat d’études primaires, le brevet élémentaire et le baccalauréat, puis reprit des études après la Première Guerre mondiale et obtint une licence en droit.

Roger Frappier fit carrière dans l’administration des impôts. Démobilisé en septembre 1919, il devint alors « surnuméraire de l’enregistrement » à Poitiers, ce qui lui permit de poursuivre ses études de droit. En 1934, il fut nommé receveur de l’enregistrement, fonction qu’il exerça dans le Lot, la Charente, puis à Flers (Orne). Pendant la guerre de 1939-1945, il fut déplacé administrativement en raison de ses opinions politiques à Montreuil-Bellay puis à Tours, de septembre 1939 à décembre 1942. Le 1er décembre 1945, il fut nommé receveur de classe exceptionnelle à Paris mais, finalement, n’occupa pas cette fonction ; il demeura à Tours où il fut nommé au grade de receveur principal des impôts à compter du 1er janvier 1956. Il prit sa retraite en décembre 1958.

Le 26 juillet 1919 alors en permission, il s’était marié avec Marie-Thérèse Bourdin ; ils eurent trois enfants : Janine, Jean et Madeleine.

Roger Frappier fut syndiqué tout au long de sa carrière professionnelle ; de 1930 à 1936, il assuma des responsabilités au sein du bureau du syndicat CGT de l’enregistrement.

Ses opinions se formèrent dès sa plus jeune enfance par le fait que dans son village et la campagne à l’entour les maîtres, barons et autres marquis imposaient leur volonté aux paysans, soumis par l’intermédiaire de fermiers arrogants. Enfant, avec son père, il s’était réjoui de la victoire aux élections législatives du candidat républicain face au baron député sortant. Cela augurait des engagements politiques ultérieurs de Roger Frappier. De 1915 à 1919, il fut affecté dans différents corps d’armée en France et sur le front de Macédoine. Il écrivit que la Révolution russe d’octobre 1917 « faisait naître chez lui un immense espoir de paix ». En 1919, pas encore démobilisé, il assista à Rochefort à la manifestation du 1er Mai, ce qui lui valut quatre jours d’arrêt, passés en prison évidemment.

Il avait été sympathisant du socialisme et du communisme ; il lisait l’Humanité depuis 1914 et confia à ses enfants « qu’il avait pleuré en apprenant l’assassinat de Jean Jaurès ». Lors de la montée du fascisme, en septembre 1934, il adhéra au Parti communiste français et participa aux combats de la période du Front populaire. Il assuma des responsabilités dans le PCF : trésorier de la section de Flers de 1934 à 1936 et secrétaire de la section de Confolens de 1936 à 1939. Durant vingt-huit ans, de 1944 à 1972, il fut trésorier de la fédération communiste d’Indre-et-Loire, la plupart du temps membre du comité fédéral. Il fut candidat sur des listes du PCF aux élections municipales – sans être élu – en 1935 à Flers de l’Orne, en 1953 à Tours. Jusqu’à son décès, il fut un membre actif de l’Amicale des vétérans du PCF en Indre-et-Loire.

Roger Frappier participa à d’autres activités ; il fut notamment secrétaire du Comité pacifiste Amsterdam-Pleyel de Flers de 1934 à 1936. Il fut aussi militant du Mouvement de la paix en Touraine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23999, notice FRAPPIER Roger, François, Olivier par André Allamy, Gilbert Déverines, version mise en ligne le 27 décembre 2008, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par André Allamy, Gilbert Déverines

SOURCES : Arch. fédération d’Indre-et-Loire du PCF. — Souvenirs de vétérans du PCF. — Récit écrit de Roger Frappier pour ses enfants. — État civil de Tours (acte de décès).

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