FRAPPIER Gaston, Armand

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 4 août 1892 à Bethegon (Vienne), mort le 9 août 1950 à Châtellerault (Vienne) ; professeur d’anglais ; militant syndicaliste du SPES puis du SNES ; militant antifasciste radical-socialiste ; adjoint au maire de Châtellerault.

Fils d’Aimé Frappier, instituteur, et de Marie Vernet, sans profession, Gaston Frappier, après avoir obtenu le baccalauréat (latin-langues-philosophie) en 1910, alla en classe de première supérieure au lycée Henri IV de Poitiers (Vienne). N’ayant obtenu aucune admissibilité aux concours et sans bourse de licence, il travailla comme répétiteur aux collèges de La Rochefoucauld (Charente) en 1912, de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) en 1913, pour revenir comme maître d’internat au lycée de Poitiers, ville universitaire où il obtint en 1914 plusieurs certificats de la licence d’anglais.

Sursitaire, il fut mobilisé en septembre 1914 au 79e régiment d’infanterie, et eut les pieds gelés à Ypres en décembre suivant. De retour au front en 1915 dans la 17e brigade de chasseurs à pied, promu aspirant en septembre 1916, il obtint une citation à l’ordre de son régiment, avant d’être blessé au Chemin-aux-Dames le 19 juin 1917. À la suite de cette blessure dans la région temporale, le conseil de réforme de Poitiers le versa dans les services auxiliaires en janvier 1918.

Gaston Frappier redevint répétiteur en novembre 1918 au collège de Cognac (Charente), au cours de l’année suivante au lycée de Rochefort (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), puis fut délégué dans les fonctions de professeur de lettres et d’anglais aux collèges de Civray (1919) et enfin de Châtellerault en 1924. Il avait épousé en avril 1920 à Saint-Jean-de-Sauves (Vienne) Aliette Rimbert, une institutrice enseignant à Civray puis au collège de Châtellerault. Le couple eut trois enfants.

Croix de guerre, il présidait dans les années 1930 la section départementale de la Vienne de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants). Militant de tendance radical-socialiste, il participa avec son collègue Georges Surreau à l’animation d’un comité de vigilance antifasciste distinct de celui animé par un autre collègue, le socialiste Stanislas Bonnet. Comme ses deux collègues, il fut élu conseiller municipal de Châtellerault aux élections très disputées de 1935 sur la liste d’ « Union des républicains socialistes et socialistes SFIO » et devint second adjoint supplémentaire au maire radical-socialiste, Louis Ripault.

En 1936, inscrit sur la liste d’aptitude au principalat, Gaston Frappier refusa d’être nommé au collège de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) car il apprit que l’établissement était sur le point d’être transformé en lycée. Un sénateur de la Vienne multiplia en vain les interventions pour appuyer sa candidature au collège de Loudun (Vienne).

Militant du Syndicat des professeurs de collège affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT, il participa activement à la création en 1937 du Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire dont il était secrétaire adjoint de la section académique de Poitiers de 1938 à 1940. Il était membre du Conseil académique, représentant les professeurs de collège.

Remplaçant le principal de son collège, mobilisé en 1940, il fut élu membre du conseil d’établissement autorisé en 1942. Le rapport de l’inspecteur d’académie en 1941-1943, notait qu’il avait « été un peu trop mêlé à la vie politique locale » et que son passé politique était « plutôt suspect ». Le 8 mars 1941, le conseil municipal où il était toujours adjoint au maire, avait été révoqué en vertu de la loi du 16 novembre 1940, et remplacé par un conseil nommé.

En septembre 1944, Gaston Frappier retrouva sa place dans le conseil municipal installé officiellement le 8 octobre 1944. Organisateur du Syndicat national de l’enseignement secondaire à la Libération dans l’académie de Poitiers, Gaston Frappier fut désigné comme membre suppléant du Comité consultatif provisoire et participa à la réunion du conseil national du SNES en mars 1946. Toujours professeur à Châtellerault, il venait d’être nommé, en janvier, principal du collège Bichat à Nantua (Ain). Il demanda aussitôt sa mutation pour un collège du Poitou et obtint le poste de principal du collège de Melle (Deux-Sèvres) à la rentrée 1947, établissement considéré comme mal géré, qu’il commença à redresser.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24001, notice FRAPPIER Gaston, Armand par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 27 décembre 2008, dernière modification le 20 novembre 2020.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/27462. — Arch. Dép. Vienne ; état civil ; registre matricule. — Arch. mun. Châtellerault, 1 W 1-2. — Arch. IRHSES (bulletins du SPES, L’Université syndicaliste. — David-Hamelin, « Le-Front-populaire-dans-le-Châtelleraudais-1934-1939 », Revue d’Histoire du Pays Châtelleraudais, n°13, 2007. — Marie-Claude Albert, L’administration municipale de Châtellerault sous l’Occupation (1940-1944), maîtrise Université de Poitiers, 1999.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable