LUSSIGNY Michel, Léon

Par Daniel Grason

Né le 30 juillet 1895 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 20 mars 1943 à Sachsenhausen (Allemagne) ; doreur sur cuir ; communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Léontine Célestine Froment, sans profession, âgée de vingt-deux ans, il fut légitimé par le mariage de sa mère avec Charles Auguste Lussigny, plombier, le 27 juillet 1901 en mairie du Pecq (Seine-et-Oise, Yvelines). Le couple était assisté de quatre témoins : un entrepreneur de déménagement, un gendarme retraité, un paveur et un plombier. La famille vivait au 17 quai Voltaire au Pecq.
Michel Lussigny veuf, vivait depuis une dizaine d’année avec Henriette Dupont. De la classe 1915, il fut mobilisé au 117ème Régiment d’infanterie du 20 décembre 1914 au 14 septembre 1919. Il a été blessé à deux reprises le 26 décembre 1915, puis à Berry le 16 avril 1917. Il fut intoxiqué par les gaz le 11 février 1918.
Le 5 décembre 1916, il avait été cité à l’ordre du 156e Régiment : « Très bon soldat, énergique et brave, blessé le 26 septembre 1915, avait néanmoins transporté au poste de secours son chef de section blessé. » Il a été décoré de la Croix de Guerre avec étoile de bronze et de la Médaille Militaire au titre de la réserve, il était pensionné.
Le 20 octobre 1919, il épousa Marthe Marie Delrue à Paris. Le couple eut plusieurs enfants. En 1934, il vivait au 33, rue Victor-Hugo à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine). Depuis le 2 novembre 1936, il exerçait son métier de doreur sur cuivre à la Maison Depremont au 55 rue Montmartre à Paris (IIe arr.). Il fut rappelé le 1er septembre 1939 au 22ème Régiment pour la défense de la Région parisienne, incorporé le 10 septembre, il fut démobilisé le 10 août 1940. Il vivait maritalement avec Henriette Dupont.
Le commissaire de police de Levallois-Perret, le signala comme : « Un membre particulièrement actif du Parti communiste. » Un militant fut arrêté, son nom figurait sur une liste de militants susceptibles de participer à la reconstitution d’une cellule. Une enquête de voisinage a été menée, son employeur interrogé, il apparaissait que Michel Lussigny avait renoncé à mener des actions politiques. Il fut également soupçonné d’être en relation avec Lucien Carcedo interpellé le 18 février 1941, mais la piste s’avéra fausse.
Le commissaire perquisitionna son domicile le 14 mars 1941, rien n’a été saisi. La conclusion de l’enquête du commissariat de Levallois-Perret concernant Michel Lussigny était pourtant sans ambiguïté « Parait avoir cessé toute action politique. […] Il semble que sa libération pourrait être envisagée sans inconvénient pour l’ordre intérieur. »
Michel Lussigny a tout de même été interpellé le 27 juin 1941 par des policiers de Levallois-Perret, en application du décret-loi du 18 novembre 1939, conduit à l’Hôtel Matignon et mis à la disposition des Autorités allemandes. Il était le 23 janvier 1943 dans le convoi de 1557 hommes à destination de Sachenhausen en Allemagne.
Son épouse qui vivait à Levallois-Perret écrivit le 1er mars 1943 au Préfet de police. Elle sollicitait sa libération, rappelait qu’il était un ancien combattant de la guerre 1914-1918 et que leur fils était « mort au champ d’honneur à cette guerre. »
Un inspecteur de police mena une enquête de voisinage, il concluait ainsi : « Dans le quartier le faux ménage Lussigny Dupont jouit d’une certaine estime. Au courant des idées avancées d’antan de Lussigny quelques commerçants du quartier qui le connaissent bien sont unanimes à dire que depuis 1939, lors de sa mobilisation Lussigny avait abandonné toute activité. »
En conclusion figurait l’adresse de Michel Lussigny en Allemagne, avec son matricule n° 58.841 Blok 15 au camp de Sachenhausen.
Matricule 58841, Michel Lussigny mourut le 20 mars 1943, un peu plus de deux mois après son arrivée au camp. Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240010, notice LUSSIGNY Michel, Léon par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 avril 2021, dernière modification le 14 avril 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z-4-11 dossier 111. – Arch. PPo. 1 W 36-23366, KB 102. – Bureau Résistance GR 16 P 380801. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – AM Levallois-Perret listes municipales officielles et listes d’anciens combattants. – État civil numérisé AD Yvelines 2MIEC296 acte n° 245, acte de naissance de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), 2MIEC215 acte de mariage n° 73 Le Pecq (Yvelines).

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