GUENET Paul, Michel, Simon

Ses parents furent agriculteurs et eurent sept enfants : quatre garçons et trois filles. Paul Guenet suivit l’école jusqu’au certificat d’études, puis travailla à la ferme familiale. Il se maria le 30 avril 1954 avec Marie-Louise Sorreau, née le 11 juin 1926 à Jaudrais (Eure-et-Loir), vendeuse en layette, puis mère au foyer et nourrice. Ils eurent trois enfants, Bruno né en 1955, Elisabeth née en 1956 et Christophe né en 1965 et 6 petits enfants. Il fut exempté du service militaire. En 1954, le couple se marie le 30 avril et emménage à Elbeuf.
En juin 1954, pour subvenir aux besoins du couple, il se fait embaucher comme "presseur de disques" chez Jacqueau Berjonneau et Cie, situé à Caudebec les Elbeuf, manufacture de caoutchouc et plastiques. Et continua d’aider à la ferme familiale, son père mourut en 1956 et son frère cadet, qui reprit l’exploitation familiale, fut mobilisé pour la guerre en Algérie.
Le 30 septembre 1958, il fut embauché chez RENAULT à Cléon (Seine-Maritime) comme ouvrier spécialisé, matricule n°104, l’usine venait d’ouvrir. Il fut affecté à l’usinage des moyeux et à la brocheuse. Ce fut un travail physique, sale et très fatiguant, dangereux, pour un salaire de misère.
En 1958, le père Domange le met en relation avec René Youinou. Il devint membre de l’ACO. "Cela m’a aidé à découvrir Jésus-Christ : l’avenir a été plus facile dans la réflexion".
En 1959, il se syndiqua à la CFTC, et avec René Youinou, Roger Lejeune et Raymond Guillaud, ils lancèrent la première organisation syndicale dans l’usine. En octobre 1962, il participe à un congrès au centre d’Education Ouvrière de la CFTC à Boissy-la-Rivière (Seine et Oise). En 1964, la section devint CFDT. Il fut délégué du personnel. Par la suite il fut administrateur à la CPAM d’Elbeuf. Il fut un des animateurs CFDT de mai 1968 à Renault Cléon, au coté de René Youinou. Et vécut intensément cette période de grève, d’occupation et de lutte afin d’améliorer la condition ouvrière. Modéré, il s’opposa à ceux qui voulurent entraîner le mouvement hors le cadre syndical et qui ne respectèrent pas les cadres non grévistes. Le gain de la lutte fut des augmentations de salaire, le temps de travail réduit, le droit syndical dans l’entreprise… Cette période le marqua à jamais. Jusque sa retraite. Son militantisme fut incessant. Il voulait « vivre debout avec le mot dignité au cœur ». Il fut mis en préretraite le 30 juin 1986, à l’âge de 55 ans.
En 1974, lors des Assises du socialisme, il rejoint le PS. En 1977, aux élections municipales, il fut élu sur la liste d’Union de la gauche conduite par le socialiste René Youinou à Elbeuf et réélu en 1983, toujours sur la liste de gauche unie jusqu’en 1989. Il sera en charge de l’action sociale et membre du CCAS. Face aux difficultés financières des familles populaires, il initia, en lien avec un groupement d’achat coopératif, avec son frère agriculteur sur la commune de La Londe, une vente directe de pommes de terre à bas coût. Lors de son décès, Jacques Thoraval, adjoint au maire d’Elbeuf et conseiller général, témoigna qu’il « est resté toujours fidèle à sa famille politique malgré quelques grincements de dents qu’il expliquait avec force. Dans chacun de ces engagements, la discussion était toujours animée. »
Ce fut un collectionneur passionné d’outils anciens. Derrière les 1300 objets glanés au fil des brocantes, il considérait avec respect ces outils usés, fabriqués par l’homme, prolongement de la main pour remplir les tâches qui contribuent au fonctionnement de la société.
sa retraite, il édita un livre de citations qu’il avait glané tout le long de sa vie, livre qu’il a lui-même relié.