HENRY Xavier, Victor dit « Leborgne »

Fils d’Albert Victor et de Blanche née Rognon, Xavier Henry était marié, père de trois enfants, la famille vivait 3 rue du Capitaine Bossard à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine). Tôlier, il exerçait sa profession à l’usine Chausson de Gennevilliers. En 1943, il vivait 44, rue des Trois Territoires à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Il a été arrêté le 22 octobre 1942 rue des Roissis à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine). Fouillé il était porteur de documents sur son activité clandestine : un carnet de notes, un tract, un indicateur de chemin de fer, et des documents sur son activité clandestine. Lors de la perquisition domiciliaire les policiers saisissaient des notes de frais qui concernaient ses déplacements en banlieue.
Interrogé, il déclara qu’il était depuis avril 1942, responsable politique du secteur 3 de la région P 7 qui comprenait les localités de Conflans-Sainte-Honorine, Garches, Meudon et Sartrouville. Il reconnaissait être rétribué par l’organisation clandestine.
Le 9 octobre 1942, comparaissait devant la Section spéciale : Jean-Baptiste Kerfest, Maurice Leblanc, Marcel Marion, Georges Martin, Ernest Prey, Georges Parent et Émile Borny. Quant à Xavier Henry en fuite il a été condamné par défaut à deux ans de prison et 1 200 francs d’amende.
Le 7 avril 1943 la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris le condamna à trois ans de prison et 1 200 francs d’amende pour avoir déployé une activité en faveur de la IIIe Internationale. La confusion des peines fut prononcée.
Il a été successivement emprisonné le 22 octobre 1942 à la Santé, à Clairvaux en mai 1943, à la centrale de Melun le 24 septembre 1943. Transféré à la prison de Châlons-sur-Marne le 15 décembre 1943, son épouse sollicita le 27 décembre 1943 un permis de transport gratuit pour rendre visite à son mari, sa requête a été refusée.
Le 25 avril 1944 il était au camp de Compiègne, le 12 mai Xavier Henry était dans le convoi de 2073 hommes à destination de Buchenwald en Allemagne, plus de 40% des déportés de ce convoi moururent.
Xavier Henry participa aux actions de solidarité à l’intérieur du camp qui étaient autant d’actes de résistance à la barbarie. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Xavier Henry mourut le 28 novembre 1974 à l’âge de 63 ans à Colombes.