TREMEAU Claude Joseph, dit Claudius

Par Jean-Michel Steiner

Né le 8 mai 1900 à Saint-Étienne (Loire), mort le 27 avril 1981 à Toulouse (Haute-Garonne) ; outilleur, mécanicien des mines ; syndicaliste CGTU ; membre du PCF.

Son père, Francisque Tremeau, né en 1865, était forgeur ; sa mère, Antoinette Farison, était plieuse. Claude Tremeau était le dernier enfant d’une fratrie de 3 ; ils habitaient rue des Écoles dans le quartier du Soleil. Tous les hommes de la famille travaillaient le fer. En 1937, selon le recensement, le père était serrurier, le frère aîné Léonard, né le 10 mai 1891, était ajusteur et son cadet Jean Baptiste, né le 21 décembre 1893, tourneur sur métaux.

Engagé volontaire par devancement d’appel le 8 avril 1920, Claude Tremeau était alors tourneur outilleur. Il fut incorporé au 9è Régiment de Zouaves à Alger. Après deux mois, il fut réformé pour raisons médicales. Le 22 décembre 1921, il épousa Julie Marie Picq, née le 8 avril 1904. Ils eurent un fils, Francisque, né le 6 avril 1924.

En 1937, Claudius Tremeau travaillait comme outilleur à la Cie des Houillères de la Loire. Le 28 février, au cours de l’Assemblée générale du syndicat unique des Mineurs de la Loire qui vit la tendance confédérée et son leader Pierre Arnaud se faire éliminer de la direction, Claudius Tremeau fut élu à la commission exécutive aux côtés de Claudius Delorme et de Paul Garnier. Le dimanche 25 avril, après un meeting dans la grande salle de la Bourse du Travail, les trois hommes conduisirent une manifestation d’un millier de mineurs réclamant une augmentation de salaires. 3 jours plus tard, le mercredi 28 avril, la réunion du Comité fédéral des mineurs convoquée par Arnaud qui en était encore le secrétaire, confirma la prise en mains du syndicat par les mineurs communistes. Le commissaire spécial nota : « l’activité est grande pour remplacer partout les actuels dirigeants “ex-confédérés” par des éléments “ex-unitaires”, suivant l’exemple donné par Saint-Étienne … et il semble que cette tendance doive obtenir quelques succès ».

Le 20 mars 1939, lors du 2è congrès des mineurs de Saint-Étienne, présidé par Victorin Duguet, secrétaire adjoint de la Fédération nationale du Sous-sol, 350 délégués représentant les 11 sections syndicales de Saint-Étienne reconduisirent la commission exécutive sortante avec Claudius Delorme, Claudius Trémeau et Paul Garnier au Secrétariat ; Jean Jouve, Pierre Collot et Gabriel Perrier à la Trésorerie.

Militant communiste depuis 1934 et responsable syndicaliste connu, Claudius Tremeau fut visé par la répression qui suivit le pacte germano soviétique et le décret du 26 septembre 1939. Le 8 mars 1940, le commissaire Delattre le présenta comme « un militant communiste d’une grande activité, propagandiste intelligent et habile » pour lequel « Le Parti communiste développa une grande activité afin qu’il fut nommé secrétaire de la Caisse de secours des Houillères ». Il ajouta qu’il avait été aussi « membre du rayon communiste de Saint-Étienne et qu’après la dissolution du PC, il resta attaché à la doctrine révolutionnaire et défendit la position du parti à toute occasion ».

Le 30 avril 1940, le préfet de la Loire ordonna de le conduire au centre de séjour surveillé de Saint-Angeau (Cantal), mais par suite des dysfonctionnements administratifs la répression tomba sur son frère Jean-Baptiste. En effet entre temps, Claudius Tremeau avait été convoqué par la commission de réforme qui le reconnut apte et l’affecta au dépôt d’infanterie n°131, le 17 avril 1940. Fait prisonnier le 23 juin 1940, il fut interné dans le Frontlag n°155 dont il s’évada le 31 août 1940. Il fut démobilisé le 19 septembre 1940 et semble-t-il préféra se faire oublier. En janvier 1941, suspecté de faire « le courrier entre Saint-Étienne et Lyon pour la réception et la diffusion de tracts subversifs » il était recherché par la Sûreté Nationale. Après enquête il s’avéra qu’il s’était installé à Saint-Chinian (Hérault) auprès de son frère aîné Léon.

Selon la liste électorale de 1946, Claude Joseph Trémeau était revenu habiter à Saint-Étienne et travaillait toujours comme outilleur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240082, notice TREMEAU Claude Joseph, dit Claudius par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 16 avril 2021, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Jean-Michel Steiner

SOURCES : Le Peuple, organe quotidien du syndicalisme, 6 mai 1939 (BNF-Gallica). — Notes de Louis Botella. Arch. Dép. Loire : 1 R 1767, classe 1920, matricule n°1316 ; recensement Saint-Étienne NE, 1936 ; 10 M 469, syndicat des mineurs (1924-1939) ; 4 M 596. - Arch. Mun. Saint-Étienne : 2 E 129, naissances (1900) ; recensements : 1 F 29 (canton NE, 1901) ; liste électorale 1 K 20 (1937)

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