AULNETTE Joseph

Par Daniel Grason

Né le 19 mars 1924 à Rougé (Loire-Atlantique), mort le 31 mai 2002 à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ; prêtre ouvrier ; ouvrier chez Chenard & Walcker à Gennevilliers ; secrétaire de l’Union locale CGT ; directeur des Affaires culturelles ; militant syndicaliste CGT ; membre du Parti communiste de 1954 à 1988.

Joseph Aulnette
Joseph Aulnette

Prêtre ouvrier au Havre, Joseph Aulnette quitta la région, travailla chez Chenard & Walcker (groupe Chausson) à Gennevilliers. Militant et délégué CGT il participa en 1950 à une grève de cinq semaines. Il se souvenait des « grandes luttes […] celles des accords d’entreprises et de branches. Il y avait une émulation à l’intérieur même de chaque branche. » L’une des revendications concernait les « conditions de départ en retraite. » Il adhéra au Parti communiste en 1954.
Lors de l’intervention des troupes Soviétiques en 1956 en Hongrie, il fut confronté à une rude épreuve. « La CGT avait pris position dans des termes très semblables à ceux du Parti. J’étais furieux, je n’étais pas du tout d’accord. J’ai téléphoné à l’USTM en disant à Gilbert Vergonzane : " Je ne prends pas de tract. " D’autant plus que tous les mensuels d’Asnières protestaient violemment, ils disaient : "Si c’est ça nous quittons la CGT !" Joseph Aulnette s’adressa aux ouvriers lors d’une prise de parole rappelant que la CGT n’était pas une organisation politique.
Il participa aux luttes pour la paix en Algérie, le 22 avril 1961 les généraux Salan, Jouhaux, Challe et Zeller prenaient la tête d’un putsch à Alger. « Il y a eu l’intervention radio télévisée de Michel Debré » d’aller « arrêter les paras sensés d’atterrir au Bourget. » Un appel à manifester rassembla « 10 000 personnes dans la rue. Je n’avais jamais vu ça… »
En 1967, le gouvernement voulait imposer un forfait non remboursable en cas d’arrêt maladie. Le 17 mai à l’appel de la CGT et de la CFDT une grève générale eut lieu contre les pouvoirs spéciaux et la défense de la Sécurité sociale.
De la grande grève de 1968 et de l’irruption du mouvement étudiant, Joseph Aulnette ne le vivra pas. Il dirigeait une école de formation de militants syndicaux africains en Guinée.
À son retour il réintégra l’Union locale CGT, il y resta jusqu’au 4 février 1969. Marcel Omet le remplaça. Joseph Aulnette devint le responsable des Affaires culturelles de la ville de Gennevilliers où il succédait à Jean Chaumeil.
Tout en assumant son travail à la mairie de Gennevilliers, il était membre du comité de la section du PCF, épaulait les militants communistes de l’usine des peintures Valentine, éditait un journal ronéotypé distribué régulièrement aux salariés de l’entreprise, intitulé L’Émancipation. Avec ses « Coups de pinceau » et ses « Coups de brosse »en guise d’échos d’atelier qui étaient distribués généreusement à la direction.
Joseph Aulnette avait épousé Marguerite Verkoucke le 27 juillet 1957 en mairie de Gennevilliers. Le couple eut deux enfants.
Il mourut le 31 mai 2002 à Gennevilliers, sa famille organisa un hommage en sa mémoire à l’Église Sainte-Marie Madeleine dans le quartier du Village.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240140, notice AULNETTE Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 18 avril 2021, dernière modification le 23 août 2021.

Par Daniel Grason

Joseph Aulnette
Joseph Aulnette

SOURCES : Chausson : une dignité ouvrière Bernard Massera & Daniel Grason, préface de Michel Verret, Éd. Syllepse, 2004.

Photographie : Daniel Grason

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